samedi 31 janvier 2015

Le Coin des Libraires - #11 Le livre du roi de Arnaldur Indridason

C'est d'un livre un peu spécial dont je vais vous parler aujourd'hui, je l'ai reçu en cadeau pour Noël. Au départ je pensais que c'était un polar d'un auteur Islandais, en réalité, ce n'est pas exactement cela. Je ne suis pas certaine qu'on puisse classer ce roman dans un genre précis, bien qu'il s'agisse d'une enquête à proprement parler. 

"Il ne parlait jamais de son amour. On aurait dit qu'il voulait garder sa mémoire à l'abri des mots inutiles, lui, mieux que quiconque, en connaissait le pouvoir."
Arnaldur Indridason, Le livre du Roi.

On commence à suivre un jeune Islandais, Valdemar, nous sommes en 1955. Notre héros  arrive à Copenhague pour faire ses études de lettres nordiques, plus particulièrement l'étude de vieux manuscrits aux côtés d'un professeur de renom lui-même Islandais. Commence alors une aventure pleine de péripéties. Tout tourne autour d'un seul et unique objet : le Livre du Roi, patrimoine culturel ultime de l'Islande. Le Livre du Roi n'est autre qu'une partie de L'Edda Poétique datant du XIIè siècle. 

Ce qu'il y a de vraiment appréciable dans ce roman, ce sont tous les sauts dans le temps, l'auteur passe d'une époque à une autre et alors, nous sommes ballotés au travers des décennies et de l'histoire cachée du Livre du Roi. Le temps a une immense importance dans ce roman, car celui-ci nous est compté et je trouve que c'est ce que l'auteur a voulu nous faire comprendre. Tout se passe à travers des moments bien spécifiques, Indridason utilise d'ailleurs des faits réels, comme le fait que les vieux manuscrits islandais appartenaient au Danemark avant qu'il soit rendu aux Islandais en 1971.

Arnaldur Indridason, Le livre du roi.


J'ai déjà lu un roman cette fois-ci plus fantastique sur la mythologie nordique, Islandaise plus précisément, j'avoue que j'aime beaucoup l'histoire de ce pays et que c'est sans surprise que j'ai été embarqué dans l'histoire du Livre du Roi. Je l'ai terminé en deux jours, il est de ces livres qui se lisent presque d'une traite, malheureusement, j'ai été assez déçue par la fin. À vrai dire, je me suis plongée dedans, l'immersion dans l'univers de ce livre ne m'a pas du tout déplu. C'est quand j'ai appris que le Livre du Roi appartenait au Danemark et qu'il n'était pas perdu depuis des siècles que j'ai été un peu déçue. Son côté mystérieux a perdu un peu de son éclat. Toutefois, l'histoire du professeur autour du Livre du Roi est géniale, pour beaucoup, ces pages de description sont en trop, d'après moi, elles font la force de cette histoire, elles permettent aux lecteurs de se faire son propre avis sur les faits. Son amour sans pareille pour un simple livre semble presque fou, cependant, on comprend rapidement qu'il n'est pas juste un livre pour ce vieil homme à qui la vie n'a pas fait de cadeaux, son seul espoir de rédemption est de retrouver ce manuscrit. 

L'histoire autour du Livre du Roi est passionnante, on s'attend à ce qu'il appartienne à une grande famille riche d'Allemagne après avoir été volé par un nazi nommé Orlepp, eh bien non, il a appartenu pendant des années à un couple pauvre qui ne connaissait même pas son existence. L'ironie de certaines situations permet de ne pas tomber dans la fatalité, ce qui est forcément un bon point. 
C'est avec une très grande attention que j'ai fini ce livre et vraiment, la fin m'a laissée un petit goût amer, j'aurais aimé que cela se passe autrement même si finalement je ne vois aucune autre issue possible qui aurait été susceptible de convenir. Au-delà de cela j'ai nettement préféré le personnage du professeur à celui de Valdemar, ce qui est dommage puisqu'il est le protagoniste et narrateur, Valdemar est un personnage qui n'a pas vraiment de matière, l'auteur a beaucoup plus étoffé le personnage du vieux professeur que celui du jeune étudiant. D'ailleurs, bien que commune, cette dualité professeur/étudiant fonctionne formidablement bien, à la fin du roman, il ne s'agit plus d'un simple professeur mais plus d'une forme paternelle à qui Valdemar n'a jamais eu droit. 

C'est avec un énorme plaisir que j'ai commencé ce livre et une petite déception quand je l'ai refermé, il n'en reste pas moins une bonne découverte littéraire qui m'a permis d'encore une fois apercevoir quelque chose de différent de mes habitudes. 

"C'est une part de soi qui meurt, mais cette part n'est pas enterrée, elle est au contraire omniprésente. Elle te suit où que tu ailles et entretient le souvenir. C'est la mort qui habite en toi. Et, bien que tu saches très bien que la vie ne te doit rien et qu'on peut rien exiger d'elle, on ne se débarrasse jamais de ce deuil et de ce manque."

Arnaldur Indridason, Le livre du roi.







vendredi 23 janvier 2015

L'Avenue du cinéma - #11 La Voleuse de livres de Brian Percival

Je reviens aujourd'hui avec l'espoir de vous faire découvrir quelque chose de nouveau. Mon sujet n'est pas très original pourtant : la Seconde Guerre mondiale. Cependant ce film est très différent des autres, non pas qu'ils se ressemblent tous mais ici, on voit l'envers du décor, il ne s'agit pas des vainqueurs, mais des vaincus, les Allemands. 


Le film s'ouvre sur la mort d'un enfant, cette scène d'ouverture est très importante pour la suite de l'histoire puisqu'elle est l'élément déclencheur. Après la mort de ce jeune garçon, on commence à suivre sa soeur aînée, Liesel (interprétée par Sophie Nélisse) qui est envoyée en maison d'accueil dans une petite ville allemande. C'est à partir d'ici que l'histoire commence réellement, Liesel rencontre ses parents adoptifs Hans & Rosa Hubermann (joué par Geoffrey Rush & Emily Watson) et Rudy, un jeune Allemand très prometteur dans le cadre des jeunesses hitlériennes. Commence alors une histoire très triste qui nous retourne l'estomac durant 2h10. Au départ, Liesel ne se plaît pas dans sa nouvelle maison, elle déteste sa mère qui ne cesse de lui donner des ordres et de mal lui parler, elle trouve refuge en son père adoptif qui va lui apprendre à lire. Dès lors, la littérature va faire partie intégrante de la vie de cette jeune fille parallèlement à cela elle prend conscience de l'idéologie du parti nazi durant la montée de celui-ci.

"Le bruit de la page tournée les fit sursauter.
Elle poursuivit sa lecture.
Pendant vingt minutes au moins, elle distribua les mots de l'histoire. Le son de sa voix apaisait les plus petits. Les autres voyaient en imagination le siffleur s'enfuir de la scène du crime. Liesel, elle, ne voyait que la mécanique des mots - leurs corps échoués sur le papier, qui se couchaient sous ses pas. Et ici et là, dans l'intervalle entre un point et la capitale suivante, il y avait Max. Elle se rappelait les moments où elle lui faisait la lecture quand il était malade. Est-il dans le sous-sol? se demandait-elle. Ou bien est-il encore en train de regarder le ciel à la dérobée, tel un voleur ?"

Cette fois-ci, nous ne voyons pas des soldats américains, anglais ou encore français, cette fois-ci on voit l'Allemagne durant la montée du nazisme, il ne s'agit pas de points de vue de soldats ou de réfugiés, non, il s'agit seulement de cette jeune fille qui a été mise en maison d'accueil car sa mère est une communiste, - chose vraiment dur à vivre à cette époque. On assiste à des scènes vraiment horribles, notamment celle où les habitants de la ville brûlent tous les livres au nom du Führer, on vit sous le regard de Liesel qui elle-même ne comprend pas pourquoi. Pourquoi font-ils cela, et au nom de quoi le font-ils ? Plus qu'un simple drame, il retrace l'histoire d'évènements survenus avant la Seconde Guerre mondiale comme par exemple, la Nuit de Cristal. 

Après ce jour, elle comprend la difficulté que représente l'accès à la lecture durant la dictature d'Hitler, néanmoins, pour continuer à enrichir sa passion pour la littérature, elle ne va pas hésiter à voler des livres - oui, oui, dont le nom La Voleuse de livre
Durant son apprentissage littéraire, on assiste à la venue d'un nouveau personnage dans la maison, Max, un jeune homme juif qui cherche refuge chez les Hubermann après que Hans ait combattu aux côtés du père de Max durant la Première Guerre mondiale. Commence alors une belle amitié entre notre protagoniste et Max, elle trouve en lui un grand frère, figure fraternelle qu'elle-même a perdue. Leur relation n'en devient que plus forte quand Max tombe dans le coma et qu'alors, Liesel tente de le sauver en lui lisant des histoires provenant de livres qu'elle "emprunte". 



Ce film permet de comprendre que les Allemands n'étaient pas tous pour Hitler, que certains vivaient dans la répression et la peur. Je pense d'ailleurs que Rosa, la mère de Liesel est l'incarnation de cette peur, elle se cache, littéralement, elle passe ses journées enfermées chez elle à travailler, elle guette par la fenêtre dès qu'elle entend ne serait-ce qu'un bruit. Cette femme en apparence si dur n'est en réalité rien d'autre qu'une femme qui est terrorisée, effrayée à la vue de la montée de la dictature. Son mari, Hans, est totalement opposé à elle, bien qu'il ait les pieds sur terre, il tente malgré son âge de se battre pour la liberté, comme on le voit quand un homme de son village est capturé par les SS pour la simple raison qu'il est juif. Hans, contre toute attente essaie de s'interposer, en vain. Il est d'ailleurs envoyé au front suite à cela. 

Ce qui m'a le plus touché dans ce film, c'est la relation Rudy/Liesel, ils ont beau être très jeunes, ils sont l'élément rafraichissant du film, leurs scènes sont toujours enjouées et on se prend à espérer que les espoirs du petit Rudy sont fondés : il finira par l'embrasser. 
C'est sûrement du fait de cette relation que je mets un bémol à ce film car, franchement, la fin, elle n'est juste pas possible. Arrivée au bout du film, je ne me suis posé qu'une seule question : à quoi bon regarder un film de deux heures si c'est pour qu'ils meurent tous à la fin ? Non mais franchement quoi, que les parents ou d'autres personnages décèdent, je peux le comprendre, il s'agit de la guerre il ne faut pas l'oublier, mais Rudy, non vraiment Rudy quoi, pourquoi lui ?

C'est un gros point négatif pour moi, je ne voyais même plus l'intérêt de finir ce film après cette scène de bombardements, tout le monde est mort excepté Liesel et Max, qu'y a-t-il d'autre à voir ? 

"J'ai aimé les mots et je les ai détestés, 
Et j'espère en avoir fait bon usage."

Markus ZusakLa Voleuse de livres.


J'aimerais lire le livre un jour, histoire comme d'habitude de me faire mon propre avis sur cette adaptation par rapport à son support d'origine. Je pense que cette histoire est plus "facile" à lire qu'à voir, elle est vraiment triste et parfois, je ne savais pas comment réagir face à certaines images. Le livre me paraît également être un bon compromis bien qu'on retrouve l'image de la mort qui est, dans le film présente par la voix off qui prend le rôle de conteur. J'aurais nettement préféré que ce soit le point de vue de Liesel. 


Contre toute attente ce film reste quand même bon, rien que pour sa qualité de film historique, cependant je ne pense pas le regarder de sitôt car, il fait partie de ces films qui vous font mal au coeur et que vous ne souhaitez pas revoir avant un petit bout de temps. 

Si vous souhaitez acheter le livre : Librairie Chapitre








lundi 19 janvier 2015

Le Coin des Libraires - #10 Des noeuds d'acier de Sandrine Collette

"Après des années d'errances et d'indécision, j'avais trouvé avec elle quelque chose qui m'allait bien, quelque chose de l'ordre du bonheur, je suppose."
Sandrine Collette, Des noeuds d'acier.

Comme vous avez pu le remarquer, je commence à m'ouvrir peu à peu au genre du roman policier. Après en avoir lu quelques-uns pour un cours, j'ai décidé de creuser un peu plus sous les racines de cette littérature que je connais si mal. 
Des noeuds d'acier de Sandrine Collette est un roman policier français ayant reçu le grand prix de la littérature policière en 2013. Désormais, je comprends pourquoi ! 

Je l'ai commencé en me disant qu'il est court, que ce serait une lecture légère, pfff, n'importe quoi, une lecture légère. Ce roman, est tout sauf ça. En effet, l'histoire se passe en France, un homme prénommé Théo sort tout juste de prison après y avoir passé dix-neuf mois pour avoir presque tué son frère aîné, Max. Dès sa sortie, Théo ne pense qu'à une chose, la femme de sa vie, Liv, couchant avec son frère Max qu'il déteste depuis sa plus tendre enfance. C'est ce qui l'a fait basculer dans cette rage sans nom, il a frappé son frère au point qu'il en devienne un véritable légume, ne pouvant plus rien faire par lui-même et ne pouvant même plus parler. Théo veut revoir son frère, évidemment, pas pour s'excuser, non, il jubile d'avoir écrasé cet être fait du même sang que lui qu'il hait tellement. Commence alors une affaire de dingue, Théo qui a rendu visite à son frère bien qu'il n'ait juridiquement pas le droit commence à paniquer à l'idée de se retrouver en prison, il fuit. Il se réfugie chez une vieille femme, Mme Mignon qui n'est malheureusement pas ce qu'elle prétend être. 

Sandrine Collette, Des noeuds d'acier.

Théo qui n'a donné de signe de vie à personne profite de ses vacances à la campagne, mais un jour, tout va basculer. Il va rencontrer deux vieillards qui vont le séquestrer et le prendre pour leur chien, je veux dire, littéralement. On suit Théo à travers ses moments de captivité, on vit à travers ses yeux et on comprend pourquoi il parle de la vie si crûment, en utilisant des insultes à tout va et en crachant sur ce monde si pourri. 

C'est en un peu plus d'une journée que j'ai terminé ce roman qui m'a vraiment pris aux tripes, c'est avec un réalisme sans nom qu'on suit ce personnage si répugnant qu'est Théo, au fur et à mesure, on se prend à l'apprécier, à vraiment bien l'aimer sans doute par pitié car il n'est pas un enfant de choeur, loin de là, mais faut dire que la vie ne l'a pas gâté. J'ai été vraiment étonné de voir à quel point deux vieillards pouvaient avoir de l'emprise sur la vie d'un homme, je ne parle pas seulement de Théo mais également de ces deux autres personnes qui étaient leur chien avant. Dans ce roman, on fait vraiment face à la bestialité et l'horreur de l'homme, Basile et Joshua, deux hommes d'environ soixante-quinze ans qui se détestent mais détestent aussi les hommes au point d'en faire leurs animaux de compagnie. Le vice ne s'arrête pas là, le chien doit en plus tout faire pour ces hommes, tant d'activités qui tuent Théo à petit feu comme il le décrit si bien. Les trois quarts du roman se déroule dans une cave sombre et humide, c'est comme cela que je vois ce livre. Il nous emmène à travers des lieux si sombres et pourtant si proches de nous, une telle noirceur habite cette histoire qu'on aimerait pouvoir nous-mêmes réagir et ainsi sauver Théo. 

"J'ai l'impression de me nettoyer l'âme jour après jour, très lentement. Je me surveille, je vais cracher mes peurs et mes idées noires dans les ravins chaque fois que je marche."
Sandrine Collette, Des noeuds d'acier.



Achats de janvier 2014.

Ce huis clos est vraiment saisissant, on ne sait ce qui va se passer avant d'avoir lu les dernières lignes, va-t-il s'en sortir ? va-t-il se suicider ou vivre ? Tant de questions qu'on ne cesse de se poser jusqu'au moment de cette fin, presque tragique qui nous entraîne à nous demander, est-ce une bonne chose ? C'est du moins avec cette question que j'ai refermé ce roman tout à l'heure, cette question qui je pense, demeurera sans réponse. 

Si Des noeuds d'acier vous intéresser vous pouvez l'acheter sur Chapitre







lundi 12 janvier 2015

L'Avenue du Cinéma - #10 Gone Girl de David Fincher

C'est avec un avis sur le film Gone Girl de David Fincher que je reviens aujourd'hui. Bien que très prise dans mes révisions/partiels, j'ai néanmoins toujours le temps de voir un bon film, et Gone Girl est de ceux qu'on ne regrette pas d'avoir vu. 

Avant de le voir, j'ai entendu pas mal d'avis par rapport au film, souvent très positif, l'histoire me parlait vraiment mais quelque chose me gênait, et ce quelque chose était sûrement le fait que ce soit Ben Affleck qui incarne le personnage principal, - oui j'ai sans doute un problème d'identification avec certains acteurs... Mais bon, après il s'agit d'un film de David Fincher quand même (voir Seven & Fight Club, pour ceux à qui ça ne parlerait pas).  

Je dois tout d'abord dire que j'avais pas mal d'attentes vis-à-vis de ce film, pas mal de monde semblait s'accorder sur le fait qu'il est un bon film, bien qu'il soit peut-être trop long. C'est également parce que j'aime beaucoup les adaptations littéraires, et même si je n'ai pas lu le roman, je ne voulais pas me gâcher un potentiel plaisir de le lire. Ce qui n'est d'ailleurs pas arrivé. Quelques minutes après le début du film, j'étais déjà dedans. Cette histoire m'a complètement interloquée, je ne savais littéralement plus quoi croire, lui en apparence si aimant, ou elle, cette pauvre femme disparue ? Au début, il n'y avait pas de doute possible, et plus les minutes passent, plus on commence à hésiter, à former des hypothèses concernant le coupable et puis le vice est poussé si loin qu'on finit même par se demander s'il y a un vrai coupable. 
On commence à suivre un homme marié, Nick Dunne en apparence normal. Bien que Nick semble être fatigué des attentions de sa femme, il n'en fait rien et continue sa petite vie tranquille avec elle et sa maîtresse en parallèle. Seul problème, sa femme Amy, disparaît mystérieusement chez eux, directement, les soupçons se portent sur Nick, qui finalement, pourrait s'avérer être le parfait coupable. S'ensuivent des évènements qui vont permettre de renverser tout le film, tout ce en quoi le spectateur pensait était factice. Finalement, tout comme Nick Dunne, on se fait mener par le bout du nez, on croit à ce qu'il faut croire et pourtant...



Et, c'est à partir de là que j'ai été un peu déçue. Cette première partie de recherche jusqu'au moment où tout nous est dévoilé, on apprend finalement qui est le coupable, cette personne avec l'esprit si dérangé que je n'aurais pas soupçonné au début. Ce que j'ai vraiment aimé dans ce film, c'est la façon dont le spectateur se fait duper, car oui, je l'ai pris comme ça. La voix off, nous relate certains faits que les images confirment, et pourtant, quand on apprend qui a manigancé tout ça, bien que cette voix et ces images aient dit vrai, elles n'ont rien affirmé, ce en quoi nous croyons n'est pas forcément ce que l'on nous dit. Je l'ai également vu comme une critique des médias, toute l'histoire fait la une des journaux, Nick est même invité à une émission pour parler de la disparition de sa femme, tout cela semble si bien manigancé, et en effet, manigancé est le moins exact. Après ça, on entre dans une sorte de deuxième partie du film, la recherche du coupable est terminée, le suspense est retombé, alors, qu'y-a-t-il à voir maintenant ? C'est la question que je me suis posé durant le film. Bien qu'un peu trop longue à mon goût cette deuxième partie reste quand même essentielle, elle va plus loin que la plupart des films qui s'arrêtent au moment où le coupable a été trouvé.  

Rosamund Pike m'a totalement bluffée dans le rôle d'Amy, femme très mystérieuse qui se retrouve être une vraie psychopathe - et sociopathe. Je l'ai trouvé crédible du début à la fin, même si parfois son personnage m'a vraiment gênée, je pense notamment à la scène très morbide et dérangeante entre Amy et Desi Collings (incarné par Neil Patrick Harris). Ce sont quelques petits détails de ce genre qui m'ont déplue dans le film. Contre toute attente, la participation de Ben Affleck, n'a pas été si mauvaise, son jeu était tout à fait crédible, et j'ai d'ailleurs fini par le plaindre tellement sa situation semblait vaine. 

Gone Girl est d'après moi un bon thriller américain, différent et très prenant, le spectateur entre vraiment dans une atmosphère presque pesante qui, je trouve, caractérise ce film. 

Si vous souhaitez acheter le livre : Les apparences, librairie Chapitre

Merci à toutes ces personnes qui ne cessent de me suivre.








Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...