mercredi 28 septembre 2016

L'Avenue du cinéma - #23 Le Cercle des poètes disparus de Peter Weiss + livre éponyme

Comme je vous le disais dans mon bilan du mois d'août, j'ai lu le roman Le Cercle des poètes disparus. Ça faisait pas mal de temps que je voulais voir le film, surtout après avoir étudié un extrait en cours et avoir essuyé des "quoi ? tu n'as jamais vu ce film ??"
Voilà, c'est désormais chose faite, ma culture cinématographique n'a plus à en souffrir, haha

Pour la "petite histoire", Le Cercle des poètes disparus fait partie de ces films qui ont été conçu avec une idée originale et non provenant d'une œuvre littéraire, ce qui, il faut bien le dire est tout à son honneur. On trouve quand même beaucoup de films qui sont des adaptations et ce, depuis la création du cinéma, ce n'est pas quelque chose de nouveau, le cinéma se lie très bien à la littérature et c'est un rapport que j'ai toujours trouvé passionnant. 

J'ai d'abord lu le livre avant de voir le film, même si j'aurais préféré le contraire, oui, vous devriez avoir remarqué que je suis ce genre de personne qui lit/voit d'abord l'œuvre originale et se tourne ensuite vers l'adaptation. Cette fois, ça n'était pas possible alors j'ai d'abord lu le roman. 
Sauf si ma mémoire est défaillante, je crois bien que c'était la première fois que je lisais un livre qui était auparavant un film, ce qui est un peu étrange quand on est habitué au contraire. 

J'ai décide de d'abord parler du film et d'ensuite le comparer au livre car, après tout, celui-ci est venu le premier.

L'approche du film est assez originale, on ne suit pas des pauvres ou encore des marginaux, non non, on suit l'élite, ceux qui sont destinés à rejoindre de grandes écoles et à exercer des métiers influents.
Le milieu rigide et archaïque de cette école pour garçons qu'est Welton, étonne par son aspect vieillit  au point qu'aujourd'hui, on peut penser que ça ne se passe plus du tout de cette façon, même dans ce genre d'école. En définitive, le fait que ce soit toujours comme ça aujourd'hui compte peu. Ce que j'ai trouvé un peu abusé de prime abord, c'est le fait que justement, on suit une bande d'adolescents qui n'ont pas à se plaindre de leur statut, du genre "quoi, tu vas devenir un prestigieux avocat et faire tes études à Yale, oh grand Dieu, quelle chienne de vie !"

Mais avec du recul, j'en suis venue à me demander si justement le cas de Neil n'était pas différent. Je veux dire par là que le fait que l'argent ne fait pas tout n'entre pas en compte pour lui, étant donné que même si sa famille a de l'argent aujourd'hui,  on nous fait bien comprendre que son père a trimé toute sa vie pour être là où il est et que c'est pour cette raison qu'il veut que son fils soit l'excellence même.
Donc oui, l'environnement fortuné de l'école est primordial, on suit des ados fortunés qui pourront faire ce que bon leur chante une fois sortis des jupes des parents. Il n'empêche néanmoins que Neil est un personnage à part pour cette raison et que c'est sans doute pour cela qu'il sera celui qui s'en ira.


L'histoire est très belle évidemment, les acteurs ajoutent grandement à sa beauté et en particulier Robin Williams dans le rôle de Mr Keating, il est un personnage attachant que l'on ne peut qu'adorer notamment pour son attitude qui détone complètement avec l'école. Je pense bien sûr à cette scène où il leur dit d'arracher l'introduction de leur livre, les élèves sont tellement façonnés par l'enseignement délivré par des professeurs austères qu'ils n'y croient pas leurs oreilles.
C'est un sujet noble que celui de la liberté, de la poésie, du fait qu'il faut "sucer la moelle de la vie" comme Keating le reprend si bien.

J'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire que j'ai trouvée horriblement triste, incontestablement. Il fait partie de ces films très beaux avec un message très fort - Carpe diem ici - et c'est surtout le message que j'ai aimé, plus que le film en lui-même.
Bien que d'une certaine beauté, je n'ai pas trouvé l'esthétique du film très recherché, tout est au service de l'histoire et aucun plan ne ressort par rapport aux autres, excepté cette scène finale, celle où Todd court dans une neige qui ne s'arrête pas de tomber, qu'il court dans cette étendue de blanc, qu'il trébuche et pourtant, il continue à courir encore et encore, pour ne pas se laisser tomber, pour ne pas abandonner son cher ami qui l'a quitté. Ce plan est vraiment magnifique visuellement comme narrativement, mais j'ai trouvé dommage de devoir attendre la fin pour trouver un plan qui soit esthétiquement bon et pas seulement au service du scénario.

Attention, je ne dis pas que le film est moche parce que ce n'est pas le cas, certaines scènes sont intéressantes, notamment celles dans la grotte où se réunit le cercle, mais il n'y a rien de transcendant, malheureusement.

Il y a juste une chose qui m'a un peu fait tiquer (mais pareil dans le livre), c'est le fait que ce soit de la poésie d'hommes pour les hommes. Où est la poésie féminine ? Non parce que Keating cite quelques noms à un moment dont Shelley, mais Shelley l'homme, l'époux de Mary qui n'est "qu'une femme de lettres" et non une poétesse. Rien, la poésie féminine passe à la trappe ! Déjà que la femme en tant que telle n'est pas très bien représentée dans les deux supports, j'ai trouvé ça un peu moyen de voir que toute la poésie qui est citée n'est que de la poésie écrite par des hommes et ici, lu par des hommes aussi.
Je ne critique pas White, Thoreau ou même Shakespeare, absolument pas, mais ça n'aurait tué personne d'ajouter rien qu'un poème écrit par une femme, je vous assure.
Mais surtout le problème c'est que l'image de la femme dans ce film est franchement discutable. Non parce qu'au final, à quoi servons-nous ? Et bien, retour aux siècles précédents, nous ne sommes que des muses, des sources d'inspiration pour ces grands auteurs masculins ! Chris qui est la seule fille vraiment présente tout au long du film ne sert qu'à inspirer Knox pour écrire son poème, les deux autres filles présentes lors d'une des réunions du cercle ne servent à rien à part faire les pimbêches.
Le pire, c'est quand même qu'il suffit à Charlie de deux vers qu'il fait passer pour sa création (et qui sont en réalité de Shakespeare) pour que celles-ci soient en admiration devant lui, comme si elles n'avaient jamais rien entendu de telle.
Non mais franchement, faut pas abuser non plus, on n'est pas aussi niaises que ça, merci !

Au final, le seul moment relativement juste, c'est celui où est publié l'article où il est demandé que les filles puissent s'inscrire dans l'école. Mais là encore, ce n'est pas pour les bonnes raisons, c'est simplement parce que les garçons s'ennuient sans les filles et que bah, ce serait plus sympa s'ils pouvaient s'occuper quand même ! Donc voilà, pour ce qui est de l'image de la femme, on peut sérieusement repasser.



  • De l'écran au papier


Publié en 1990 soit un an après la sortie du film, le livre Le Cercle des poètes disparus est une transposition en livre, tout simplement. Très court, à peine deux cents pages, j'ai trouvé l'histoire très intéressante - faut dire que je la découvrais pour la première fois comme je n'avais pas vu le film. Pour tous ceux qui ont aimé le film, je leur dirai qu'il peut être sympa de lire le livre, mais en soit il n'est pas non plus très différent du film.
Le style d'écriture est plaisant, ça se lit bien et on arrive rapidement au bout sans y trouver de longueur.

En revanche, est-ce que le livre apporte plus que le film ? Oui et non.
Comme très souvent, on a généralement plus de détails dans un livre que dans un film, c'est par exemple comme cela que j'ai su que les vers récités par Charlie aka Ruwanda - je crois - sont en réalité ceux de Shakespeare, chose qui n'est pas dite dans le film. C'est ce genre de petits détails qui rend le livre intéressant par rapport à l'œuvre originelle.
J'ai aussi trouvé que l'on sent plus que Todd est le protagoniste que dans le film où là, tout le monde est un peu sur la même échelle et gravite autour de Neil.
Sinon, bah je dois bien avouer que durant le visionnage du film, j'ai surtout trouvé que l'auteur, N.H. Kleinbaum a repris le tout plan par plan et l'a écrit. Sans être une pale copie, le roman n'offre pas forcément un regard nouveau et c'est peut-être pour cela au final que j'ai été plutôt déçue par la réalisation. Le même point de vue a été adopté dans les deux ce qui du coup ne permet pas d'avoir un regard très original en fonction du support.

Le Cercle des poètes disparus de  N.H. Kleinbaum.

Ça a été un bon livre, un bon film aussi. Je dirais quand même un meilleur film qu'un livre parce que finalement, je ne trouve pas que ce soit très dur d'écrire à la lettre une histoire qui a déjà été écrite auparavant - ça n'est que mon avis évidemment. J'ai particulièrement aimé le message, comme beaucoup je pense, c'est un message vraiment magnifique, un message qui touche tout le monde et qui nous rappelle de ne pas attendre pour vivre notre vie, parce que la vie ne nous attend pas pour nous quitter. Une belle histoire, une histoire triste comme il y en a de plus en plus rarement au cinéma.

L'adaptation de ce film en livre m'a mené à une question dont je n'ai pas trouvé la réponse, pourquoi ce film-là a eu droit à son roman et pas d'autres films tout aussi beaux ? Qui est-ce qui a décrété, permis, décidé que Le Cercle des poètes disparus deviendrait un livre en plus d'être déjà un film ?
Cette histoire méritait d'être écrite, c'est vrai, mais comme d'autres histoires, comme j'aurais aimé lire l'histoire d'Eternal Sunshine of the spotless mine de Gondry par exemple, alors pourquoi lui précisément ?








samedi 24 septembre 2016

Le Coin des libraires - #33 Fracturée (#2 Effacée) de Teri Terry

On se retrouve aujourd'hui pour parler de Fracturée,  la suite d'Effacée de Teri Terry, trilogie dystopique que j'ai commencé le mois dernier. D'ailleurs, si ça vous intéresse, mon article sur le premier tome est ici

Fracturée, deuxième tome donc d'une trilogie reprend à peu près là où le premier s'était arrêté. On retrouve Kyla qui refuse de laisser partir Ben et ne cesse de s'interroger : Est-il encore vivant ? Comment pourrait-il être encore vivant après avoir coupé son nivo et été emmené par les Lorders ? 
Autant de questions qui me tournaient dans la tête à moi aussi, c'est pour cette raison que je n'ai pas attendu longtemps avant de lire ce deuxième tome. 


Résumé édition de La Marinière 

Après son effacement, Kyla devrait avoir perdu tout souvenir de son passé et se demande quel avenir peut elle imaginer pour elle. Pourtant, des bribes de mémoire lui reviennent avec d’inquiétants points sombres. Et quand un homme mystérieux qu’elle a connu avant son effacement réapparait dans son existence, elle se dit qu’elle va enfin comprendre d’où elle vient. Mais plus elle en apprend sur elle même, plus son avenir devient confus…


En plus de s'interroger sur la possible survie de Ben, Kyla se rend compte que son nivo ne fonctionne plus, l'agression qu'elle a subi à la fin du tome I lui a permis de faire remonter certains souvenirs à la surface et ont rendu son nivo inutile, désormais, elle peut ressentir toutes sortes d'émotions sans qu'elle ne s'évanouisse ou pire. 

Un tas de nouvelles images vont resurgir dans son inconscient, des images de son ancienne personnalité, Ondée comme elle a voulu s'appeler. Durant tout ce deuxième tome, c'est une quête d'identité toujours plus profonde et nécessaire qui va s'offrir à nous. Après des interrogations "timides" dans le premier tome, voilà que l'on se demande carrément comment il est possible que Kyla réussisse à se souvenir de son passé, mais d'un passé qui parait ne pas être le sien puisqu'on le sait depuis le premier tome, son prénom, c'est Lucy et non Ondée. 

Combien de personnalités a-t-elle ? Quelle personnalité a réellement été effacée lors de la procédure et surtout, qui est-elle à présent ? Encore énormément de questions, c'est vrai. 
Certaines trouvent des réponses dans ce tome, comme le pourquoi elle se remémore des souvenirs d'Ondée et pas de Lucy. J'ai trouvé l'explication avec le traumatisme et la main gauche de détruite vraiment bien trouvée. 
Je ne comprenais pas vraiment en quoi c'était si important dès le début, le fait qu'elle soit droitière mais que naturellement, elle dessine de la main gauche et là, tout vient s'éclairer et il faut le dire, c'est une pure idée ! 
La remontée de ses souvenirs s'est sans doute effectuée grâce au personnage de Nico qu'on entre-aperçoit dans le premier tome. Dès le début je ne sentais pas son personnage et la lecture de ce tome a confirmé cet instinct. 

Fracturée de Teri Terry.

Avec l'arrivée de nouveaux personnages par le biais de Nico notamment, on va entrer dans une histoire plus sombre que son prédécesseur. On entre complètement du côté des terroristes, ceux qui se disent du LRU (Libérer le Royaume-Uni) et on va côtoyer des personnes prêts à tout pour renverser le pouvoir en place, des personnes qui prévoient littéralement des attentats et des meurtres, le truc pas très pacifique quoi.
Kyla entre donc dans cette organisation qu'elle connaît bien puisqu'elle en faisait partie avant d'être attrapé et effacé. Elle retrouve des visages connus, celui de Katran en plus de celui de Nico. 
Le personnage de Katran bien que très peu exploité finalement est un personnage que j'ai beaucoup aimé, à qui j'ai pu le plus m'identifier dans ces nouveaux personnages parce qu'il est véritablement humain, il ne veut pas tout détruite, il veut simplement que les Lorders soient vaincus et qu'un monde de paix s'installe. 

On retrouve le personnage de Tori qui est plutôt antipathique dans le premier tome, enfin pour le peu qu'elle apparaît et, je dois dire que ça a été pareil pour le deuxième. Elle a beau avoir dix-sept ans, j'ai un peu l'impression qu'elle est cette gamine de douze ans qui ne supporte pas quand sa mère lui dit "non, on n'achète pas de bonbons à la boulangerie" et qui fait une crise. Oui voilà, Tori c'est l'adolescente en crise complètement à côté de la plaque. 
Mais c'est vrai qu'elle n'est rien comparée à Nico, le personnage qui récolte toute mon aversion. Alors vraiment, lui, je suis pressée de le retrouver dans le tome III et j'espère sincèrement que l'auteure lui a concocté une fin digne de sa malveillance et de ma répugnance envers lui. 

Comme je le disais plus haut, le personnage de Kyla évolue puisqu'elle mute en quelque sorte et est partagée par ses autres personnalités. Je l'ai trouvé toujours aussi agréable parce qu'au fond, elle reste la même fille qu'au début du tome I, je veux dire le fait qu'elle ait récupéré ses souvenirs ne la change pas du tout au tout, au contraire, elle les accepte, vit avec et agit en conséquence, mais en aucun cas elle devient une autre personne. 
Elle devient plus attachante encore quand ça y est, tout se délie enfin et qu'elle se souvient, que le traumatisme remonte à la surface : la mort de son père sous ses yeux et évidemment, il n'a pas été tué par n'importe qui. 

Ces nouvelles informations qui arrivent quasiment à la fin du tome II nous donnent enfin toutes les clés pour comprendre qui elle était et donc qui elle est devenue par la suite. Sa psychologie est vraiment passionnante avec justement ce développement de plusieurs personnalités pour survivre au traumatisme. D'ailleurs, cette histoire de dédoublement de personnalité m'a beaucoup fait penser au roman Angie, 13 ans, disparue - un des premiers livres que j'ai chroniqué sur le blog. 

Ce tome est plus cruel que le précédent avec énormément de violence ou encore de situations extrêmes comme les tentatives d'attentats, l'histoire de kamikaze, etc. On entre vraiment dans un aspect très négatif et cette exposition des terroristes comme ils sont appelés ne permet pas de les trouver juste dans leurs actions. Leur volonté qui est de renverser le régime en place et donc les Lorders est bonne, mais finalement, ils ne sont pas meilleurs que les Lorders, alors, on est en droit de se poser la question : si aucun des deux camps n'est le bon, que choisir ? 

Fracturée est très pessimiste dans son histoire principale (le fait que Kyla rejoigne les terroristes) mais aussi dans sa trame secondaire - qui pour moi est toute aussi principale - avec Ben que l'on retrouve mais qui a tout oublié et semble être promis au destin de lorder.
L'action semble moins continue que dans le tome I, mais tout finit par s'accélérer afin de nous livrer une fin qui ne peut que donner envie de lire la suite - et fin - très, très vite. 
Je vais quand même attendre le début du mois prochain pour le lire, histoire de me laisser du temps avant de le dévorer et de ne pas être déçue d'être arrivée à la fin de cette trilogie trop rapidement. 

Une fois encore, Teri Terry a su m'emmener dans son univers et me captiver durant ma lecture. Ce genre de livre, on ne peut le lâcher tant qu'on ne l'a pas terminé. À suivre avec le tome III donc ! 



"Des lambeaux de souvenirs surgissent, disparaissent, me donnent l’impression d’être vivante, me tentent avant de se dérober."
Teri Terry, Fracturée.







mercredi 21 septembre 2016

Série du moment - #14 Dead of Summer

L'été, d'un point de vue série, c'est un peu le néant. On se retrouve à terminer toutes nos séries qui ne reperdront qu'en septembre/octobre, du coup, bah il faut bien trouver de nouvelles choses à regarder ! 
Chaque année, de nouvelles séries débarquent le temps de la trêve estivale, le temps de quelques semaines avant de laisser place aux séries qui correspondent à la rentrée scolaire en quelque sorte. 

Bon, on ne va pas tourner du pot plus longtemps, je vais aujourd'hui vous parler de la série Dead of Summer d'Adam Horowitz, Edward Kitsis & Ian B. Goldberg
Je tiens à préciser maintenant que je n'ai jamais regardé Once Upon A Time qui a été crée par les mêmes personnes. 

En quelques mots, l'action se situe à la fin des années 80, on va suivre un groupe de moniteurs dans un camp de vacances. À l'exception d'un personnage, Amy (Elizabeth Lail), tous les surveillants ont déjà passé leur été ensemble dans le camp quelques années plus tôt, avant que celui-ci ne ferme. 
Les personnages se connaissent donc entre eux, certaines amitiés sont formées depuis un bon bout de temps maintenant et d'autres vont se créer. Voilà, en gros le postulat de départ. 

Bon, faut bien le dire, le début de la saison est vraiment très chaotique. Les deux, trois premiers épisodes ne sont pas géniaux, du tout même. Il n'empêche néanmoins qu'une fois passé la mise en place, la magie opère. De prime abord, l'histoire est plutôt basique, surtout pour un slasher, le fait que l'action se passe dans un camp, que ce-dit camp possède un lac qui serait visiblement contaminé par le mal, on ne va pas se mentir, le lac est hyper utilisé dans les films/histoires d'horreur. Donc oui, c'est vrai ce n'est pas bien original, mais on ne peut pas dire que ça ne fonctionne pas non plus. 

À vrai dire, les épisodes sont relativement bien tournés, le décor est agréable ainsi que l'ambiance qui en ressort. Au début, les personnages font vraiment faux, ils semblent improbables avec leurs souvenirs liés au camp : "oh tu te souviens quand on est venu cette année-là ? le meilleur moment de toute ma vie, c'est pour ça que je suis revenu, etc, etc.
On a vraiment ce sentiment qu'ils sont tous des jeunes un peu paumés dans leur tête et qu'ils vivent dans un passé révolu - oui, c'est vrai, c'est ce qui caractérise le passé, fin bon. 


Néanmoins au fur et à mesure des épisodes, les personnages gagnent en épaisseur, en profondeur, par le biais d'un système qui paraît bien fonctionné depuis Orange is the New Black, c'est-à-dire un épisode se concentre sur un personnage en particulier et nous raconte un moment déterminant dans sa vie par le biais de flash-back. Cette méthode que j'adore dans la série Netflix est très bien utilisée ici puisque c'est en grande partie grâce à elle si des personnages deviennent petit à petit sympathiques, attachants. C'est le cas du personnage de Jessie (Paulina Singer) que je détestais au début dans le rôle de la pimbêche qui a compris qu'elle est devenue franchement belle et qui se pense au-dessus des autres. 
C'est aussi le cas pour Alex (Ronen Rubinstein) que je n'appréciais pas plus que ça et qui s'est finalement révélé être un des meilleurs personnages, que ce soit grâce à son épisode, à son histoire familiale vraiment triste ou encore pour sa gentillesse qu'on ne soupçonne pas - je suis franchement triste qu'il se soit sacrifié aussi bêtement... 

J'ai trouvé d'autres personnages attachants dès le début comme Blair (Mark Indelicato - petit frère de Betty dans Ugly Betty !) ou Drew (Zelda Williams), ils font un très bon duo tous les deux et c'est dommage qu'ils ne soient pas plus importants dans les derniers épisodes. 
Alors bien sûr, je pourrais parler de tous les personnages, faire du cas par cas et expliquer ce que j'ai aimé ou moins aimé chez chacun, mais il faut dire que ça n'aurait pas trop d'intérêt, alors je vais m'arrêter là. 

Vous me direz, je n'ai pas parlé du personnage vraiment au centre de tout, celui de la petite nouvelle qui a l'air tellement gentille qu'elle ne ferait pas de mal à une mouche, j'ai nommé Amy ! 
Comme je le disais au début, je n'ai jamais regardé Once Upon A Time et donc jamais vu non plus l'actrice incarnant Amy. J'ai eu un gros problème avec elle durant quasiment toute la saison. J'ai lu pas mal d'avis positif sur son interprétation, mais franchement je ne peux qu'être en désaccord. 
Je l'ai trouvé fausse, mais vraiment fausse ! Je ne sais pas ce que j'ai ces derniers temps avec toutes ces actrices qui sont à côté de la plaque, qui ne sont pas crédibles pour un sou mais c'est comme ça. 
Il faut dire que derrière son image de fille toute parfaite, douce et aimante, Amy cache une noirceur telle qu'elle est celle qui a été désignée pour être le réceptacle d'un démon en fait - oui oui, rien que ça. 

Finalement, je me dis que j'avais bien raison de la trouver fausse dans le rôle de la gentille fille, mais ça soulève une autre question : a-t-elle fait exprès de ne pas être vraiment crédible dans le rôle de la gentille ? et là, je pense que non, ça n'était pas voulu. 
À partir du moment où elle "révèle son vrai visage" c'est-à-dire dans les deux derniers épisodes, j'ai trouvé l'interprétation vraiment bonne, Amy devient barge, une vraie malade et ça pour le coup, c'était vraiment bien joué. Peut-être qu'il est plus facile de jouer une personne déséquilibrée qu'une "bonne" personne. 

Après un avant-dernier épisode du feu de Dieu, avec des passages haletants, des interrogations à tout-va, le dernier épisode m'a laissé sur ma faim. 
En commençant cette série, je ne m'attendais à rien de particulier, mes attentes n'étaient pas du tout élevées étant donné que je n'en avais pas du tout entendu parler. Cependant, au fur et à mesure des épisodes, je me suis pris à attendre leur sortie avec presque de l'impatience, et j'ai trouvé l'épisode 9 tellement bon que j'en attendais beaucoup du 10, le dernier. 

J'ai été déçu pour deux raisons principales, la première étant qu'il ne se passe pas grand chose durant les trois-quarts de ce dit épisode excepté la course-poursuite entre Jessie & Amy, j'avoue que de voir courir des gens pendant 30 minutes c'est pas hyper fou. La seconde est qu'il y a trop de morts inutiles. L'épisode 9 se termine sur la mort de Deb, sur un gros wtf, on peut le dire. L'épisode 10 se ponctue par des morts mais tellement absurdes qu'on se demande où a été trouvée l'idée. 
Non mais déjà celle de Garrett (Alberto Frezza) qui est un des meilleurs personnages, sa mort n'est pas étonnante c'est vrai, elle est triste mais prévisible. Du coup, j'ai passé plus de la moitié de l'épisode à être certaine qu'Amy l'a tué - c'était pas possible autrement - et à me demander comment il pouvait aider Jessie s'il était mort - la raison est toute à fait bidon. 
Et surtout, surtout, je crois que je n'ai jamais vu une mort aussi superflue et vide de sens que celle d'Alex. Je ne sais pas si c'est parce qu'il fallait terminer avec Alex portant une auréole ou si les scénaristes ne savaient pas quoi faire de son personnage, mais franchement les gars, pourquoi le tuer ? quel a été l'utilité de ce passage complètement bidon où il décide d'être une bonne personne ? non mais au secours ! 


Malheureusement, je ne suis pas vraiment d'accord avec le fait que la série soit classée dans "épouvante-horreur", je ne la vois pas vraiment comme un slasher étant donné qu'on ne voit aucune mort à proprement parler, on les devine, mais on ne les voit pas, même pas celle de Deb (Elizabeth Mitchell) qui a l'air d'être tellement sale (d'ailleurs on ne peut que voir le gros clin d'œil fait à Carrie de de Palma avec Amy rougit par le sang) - j'aurais voulu la voir, je l'avoue haha ! 
En revanche, on retrouve un aspect très fantastique par le biais du lien avec le satanisme, de la connexion avec l'au-delà, et tout et tout. Oui, elle est une bonne série fantastique, mais pas une bonne série d'horreur, même si heureusement les deux derniers épisodes relèvent le tout à ce niveau-là ! 

J'ai globalement passé un bon moment devant Dead of Summer, il n'y a encore aucune info sur un possible renouvellement pour une saison 2, si jamais elle est reconduite, je pense que l'histoire et les personnages changeront. Avec tous les morts et la résolution dans l'épisode 10, il me semble peu probable que les scénaristes puissent écrire quelque chose de nouveau à propos du camp Stillwater. 








samedi 17 septembre 2016

Le Coin des libraires - #32 Effacée de Teri Terry

La dystopie est un genre que j'affectionne particulièrement, que ce soit dans la littérature ou au cinéma,  je trouve toujours intéressante la vision de l'auteur par rapport à la société dans laquelle il vit. 
Ça faisait longtemps maintenant que je n'en avais pas lu, depuis la trilogie Hunger Games en fait, je crois. J'ai eu envie de me plonger dans la saga Divergent, les films m'ont tellement dégoûté que j'ai décidé de m'abstenir, et puis, j'ai la trilogie de la 5ème Vague de Rick Yancey qui n'attend qu'à être lu et auquel je pense bientôt m'atteler - si j'arrive à trouver le temps... 

Sinon, il y a une trilogie que j'ai beaucoup aimée lorsque j'étais au lycée, il s'agit de Uglies de Scott Westerfield. C'est une copine qui m'avait prêté le tome 1 et j'avais vraiment beaucoup aimé la vision de l'auteur par rapport au diktat de la beauté et tout ce que ça entraînait. Malheureusement, les quatre tomes qui constituent cette saga sont plutôt inégaux, les deux premiers tomes sont excellents, les deux derniers biens moins, mais ça restait un bon moment de lecture. 

Et puis il y a quelques jours je tombe sur la couverture d'Effacée de Teri Terry, me doutant que c'est une dystopie ou en tout cas quelque chose dans ce goût-là, je me dis que ça pourrait être une lecture intéressante, agréable. Comme je le fais souvent, je l'ai acheté - ainsi que les deux tomes qui constituent la trilogie - sans même avoir lu la quatrième, j'aime me plonger tête baissée quand je lis un livre. 



Dans un futur proche, les criminels de moins de 16 ans sont condamnés à avoir la mémoire effacée. Ils doivent repartir de zéro, avec interdiction d'éprouver des émotions négatives : un appareil greffé sur eux est là pour le contrôler.
Kyla, 16 ans, a ainsi été « reprogrammée » et doit tout réapprendre, sous le contrôle sévère de ses parents adoptifs.
Pourtant, malgré son effacement, elle fait d'étranges cauchemars et se découvre des qualités qu'elle n'est plus censée avoir. Comme si son passé s'obstinait à remonter à la surface…
Et quand elle apprend qu'un avis de recherche la concernant a été lancé avant son effacement, elle s'interroge : a-t-elle vraiment été une criminelle ? A-t-elle vraiment mérité son sort ?
Alors, lorsque des lycéens opposés à l'effacement commencent à disparaitre, Kyla réagit.
Avec l’aide de Ben, effacé, lui aussi, elle décide de comprendre et part à la recherche de son histoire.
Mais le chemin qui mène à la vérité s'avère plus difficile que prévu. Et Kyla n'est pas de plus en plus certaine d'assumer le passé qu'elle sent progressivement revenir à elle…

On va donc suivre Kyla qui vient tout juste d'être effacée. Lors de notre "arrivée" dans son monde, dans un futur qui n'est pas si loin de nous, elle est encore à l'hôpital et va très bientôt en sortir pour rencontrer ceux qu'elle doit appeler ses parents, sa soeur, sa famille quoi. 
Kyla est bien évidemment différente des autres effacés puisqu'elle a des cauchemars sont en quelque sorte des souvenirs de son passé qui surgissent et le genre de souvenirs pas très marrants quand même. 

Au fur et à mesure des pages, on en apprend évidemment plus sur cette procédure d'effacement, pourquoi a-t-elle été créée ? par qui ? pour qui ? 
Bien évidemment on est loin d'avoir toutes les réponses après la lecture du tome I, sinon, il n'y aurait pas d'intérêt d'en écrire deux autres, ça tombe sous le sens ! 
Mais quand même, on en apprend suffisamment pour avoir envie d'en savoir plus, pour vouloir connaître le fin mot de l'histoire par rapport à la mère adoptive de Kyla qui n'est autre que la fille de ceux qui ont mis en place la procédure de l'effacement et les Lorders. Ah oui, parce que je n'en ai pas encore parlé d'eux mais en gros, ils sont une espèce de milice qui enlève un peu qui ils veulent et ceux qui disparaissent bah, ils ne reviennent pas. 

On peut s'imaginer que les disparus vont être "effacés" or, on ne peut être effacé que jusqu'à l'âge de 16 ans et quand l'amie de Ben - le copain de Kyla - qui a 17 ans se fait arrêter ainsi que le professeur d'arts plastiques de Kyla qui n'est pas loin d'être un vieillard se font enlever, on peut aisément imaginer qu'ils passent directement à la case mort 

Cette mise en place des Lorders et de l'opération d'effacement date des années 30, soit plus de 20 ans avant les évènements que nous suivons. La mère adoptive de Kyla nous apprend que ça vient des années 2020, à la suite d'émeutes urbaines. Le gouvernement afin de contrôler les "délinquants" a décidé de mettre en place l'opération afin de donner une seconde chance aux jeunes tout en les contrôlant jusqu'à leurs 21 ans par le biais de ce que l'on appelle un Nivo, c'est-à-dire une sorte de bracelet directement relié au cerveau qui tue son hôte si jamais celui-ci ressent des émotions trop fortes (amour, colère, etc.) ou encore s'il tente de retirer son nivo.

Ce contrôle effectué par le biais du nivo a une place relativement importante dans le récit puisque pour je ne sais quelle raison encore Kyla peut très bien s'énerver sans que son nivo ne réagisse, en revanche si elle est trop malheureuse/triste, son nivo chute et alors elle s'évanouis.
Tout au long de ce premier tome on ressent que personne n'est à l'abri, que l'on ne peut s'exprimer librement. En réalité, toutes les libertés m'ont l'air d'être bafouées - un peu comme en France en ce moment en fait.

Effacée de Teri Terry.

En plus d'être une quête identitaire pour notre protagoniste qui est persuadée d'avoir été une mauvaise personne, c'est aussi la représentation réaliste de ce que pourrait être notre monde d'ici quelques années/décennies : un monde régit par les forces de l'ordre qui font absolument tout ce qu'ils veulent et n'ont de comptes à rendre à personne, une population qui vit dans la peur en somme. Bon je dis dans quelques années ou décennies mais en réalité, c'est comme ça, on n'est déjà plus libre de s'exprimer ou encore de manifester alors je m'interroge, notre monde va-t-il devenir comme celui dans lequel évoluent Kyla et les autres ? Son monde n'est-il pas le nôtre finalement ?

J'ai souvent vu des similitudes avec notre époque, avec la mentalité des gens. Ça m'a amusé de lire que les émeutes et l'effondrement de l'économie ont eu lieu lors de la sortie de l'Angleterre de l'Union européenne, ça sonne tellement dans l'actualité alors que l'auteure a écrit ce livre il y a quatre ans si je ne m'abuse !
C'est sans doute une des raisons qui ont fait que j'ai tant aimé cette lecture, elle sonnait réelle, actuelle. Quand on lit Hunger Games, on a conscience que les Etats-Unis ne sont pas exactement comme ça, que même s'ils finissent de cette façon, ce ne sera pas avant un paquet de temps, là, pour ce qui est de cette histoire je me dis, pourquoi pas après tout ? Les gouvernements seraient tout à fait capables de mettre au point une opération qui permettraient d'effacer les mémoires et ainsi se débarrasser des fauteurs de troubles - ce n'est que mon point de vue après tout.

Pour ce qui est des personnages, Kyla reste évidemment au centre, on suit son point de vue, on ressent ses sentiments, on assiste à ses cauchemars donc forcément, on s'identifie plus à elle qu'à n'importe qui d'autre. Étant donné que cette trilogie entre dans la catégorie jeunesse j'avais peur qu'elle soit un peu niaise, chiante quoi, en fait non, du tout même. On a droit à un personnage conscient de la réalité, du bien et du mal sans que ce ne soit trop manichéen, elle-même ne sait pas ce qu'elle a fait pour mériter d'être effacée ce qui permet d'avoir un point de vue un peu plus ouvert sur la question de ce qui est bon ou mauvais.
Même si à la fin du tome I on ne peut pas remettre en question que le gouvernement (donc les Lorders) sont les ennemis du peuple, on ne peut pas dire que les terroristes soient "les gentils" non plus. Il n'y a pas de gentil à proprement parler, il n'y a que la population, les effacés et ceux qui ne l'ont pas été d'un coté et le gouvernement de l'autre.

Après, il y a le personnage de Ben, le copain de Kyla qui a lui aussi été effacé. Son personnage est tout simplement génial, voilà. Pour le coup, l'auteure a réussi à me faire adorer un personnage dont on  ne connait rien ! Il est le gentil garçon inoffensif au point qu'on se demande ce qu'il a bien pu faire pour être effacé d'ailleurs. On en sait autant que lui sur sa vie c'est-à-dire pas grand chose puisqu'évidemment, il n'a aucun souvenir. Il n'empêche que je l'aie trouvé vraiment très attachant, surtout à partir du moment où il ouvre réellement les yeux sur ce que le gouvernement fait aux effacés mais aussi à ceux qui ne le sont pas. Il passe du garçon tout gentil avec son sourire un peu niais à un jeune homme qui n'a plus l'intention de se faire marcher sur les pieds et surtout qui est prêt à tout pour se libérer des chaînes du gouvernement, quitte à en mourir - attention, je ne dis pas qu'il est mort parce que j'avoue, j'en sais rien du tout.

Le seul bémol que j'aurais à reprocher est la qualité des descriptions. Alors oui, je n'aime pas quand il y a 10 pages de description, mais là il y en a tellement peu que j'ai eu énormément de peine à me représenter l'environnement dans lequel les personnages évoluent, que ce soit la maison de Kyla ou encore le lycée, c'est si rapidement dessiné que l'on n'a pas vraiment la possibilité de pouvoir se l'imaginer.
Et aussi, j'ai trouvé la plume (ou la traduction ?) de l'auteure un peu moyenne, le style est fluide, agréable à lire mais voilà quoi je n'ai rien trouvé de transcendant, je n'ai même pas trouvé une seule citation à relever - chose qui ne m'arrive que très, très rarement.


Pour un premier tome de trilogie, Effacée remplit plutôt bien son contrat, il pose les bases d'une société qui n'est pas exactement la nôtre mais qui pourrait l'être, il pose également un certain nombre de questions qui restent en suspens et donnent très envie de découvrir la suite, de savoir ce qu'il va se passer pour la battante Kyla surtout après cette fin un peu incompréhensible par rapport à son passé. J'étais un peu sonnée quand j'ai lu les dernières pages au point que je me demande si j'ai bien compris haha, à suivre donc !






mercredi 14 septembre 2016

Série du moment - #13 The Night Of

Après en avoir brièvement parlé dans mon bilan du mois de juillet qui est ici, voilà que je reviens aujourd'hui pour vous parler plus en profondeur de la série The Night Of de Steven Zaillian & Richard Price.

Seulement composée de huit épisodes, la saison 1 de la série diffusée sur HBO a fait parler d'elle tout en étant très peu médiatisée, contre toute attente. 
Souvent, les séries HBO ne passent pas inaperçues, cela fait plusieurs années maintenant, décennies peut-être, devrais-je dire que la chaîne est à l'origine de séries qui cartonnent, pourtant, The Night Of se retrouve un peu à part. 

Je pense que la série n'a pas eu la même popularité que d'autres tout simplement parce qu'elle n'est pas vraiment une série "estivale", qu'elle s'est peut-être un peu dissipée dans le brouillard face à des séries de la plateforme Netflix par exemple - je pense notamment à Stranger Things, gros carton de cet été 2016, carton mérité d'après moi d'ailleurs. The Night Of, c'est le genre de série que j'aurais bien vu sortir en hiver, lorsque les nuits commencent à dix-huit heures et qu'il fait un froid de canard. C'est typiquement l'ambiance de la série avec ses couleurs grisâtres, son ambiance morose. 

Comme je le disais il y a quelques semaines maintenant, The Night Of est une très bonne série sous tous les aspects, que ce soit dans la réalisation, la photographie, le scénario, le jeu des acteurs, etc. C'est une série qui a tout pour plaire quand on recherche un sujet un peu "sérieux", quelque chose qui ne sera pas amusant et surtout qui sera là pour dénoncer plus que pour expliquer. 

On suit donc Nasir Khan (Riz Ahmed) qui va se retrouver accusé de meurtre, accusé d'avoir poignardé à 22 reprises une jeune femme avec qui il venait de passer la nuit, mais dont il ne savait rien. Le premier épisode qui est pour moi le meilleur pose les bases, on assiste à la rencontre entre Nasir et Andréa (Sofia Black D'Elia), comment celle-ci s'est retrouvée sur son chemin, ce qu'il s'est passé avant qu'il ne devienne inconscient et se réveille chez elle, le moment où il la trouve ensanglantée dans son lit et décide de s'enfuir en prenant avec lui l'arme du crime, le couteau qui a servi à la tuer. 
Pourtant, on ne pense pas Nasir capable d'une telle chose, garçon sérieux, personnage lisse, studieux qui semble être un peu le gentil garçon de bonne famille, qui ne fait pas de vague quoi. Alors comment aurait-il pu tuer Andréa aussi sauvagement et puis, pourquoi l'aurait-il fait surtout ? 


La suite de la saison va nous permettre d'observer Nasir qui a été arrêté et mis en prison, qui va évoluer dans le milieu carcéral et changer du tout au tout, il suffit de voir la différence physique de celui-ci entre le premier et le dernier épisode - je parle des muscles surtout, mais aussi des tatouages comme celui de la couronne sur le cou -. 
On va également suivre la défense de celui-ci en la personne de John (John Turturro) un avocat qui n'est pas réputé pour être très bon. La défense de Nasir va être reprise par une femme, Chandra (Amara Karan) qui fera de son mieux pour l'innocenter, même si son personnage n'est pas vraiment bien exploité pour le coup. 

Pour moi, le meilleur personnage est celui de John, il a une véritable psychologie et on s'attache énormément à lui, à sa manière d'être, à sa solitude. Sa maladie aux pieds fait de lui un personnage pour qui on compatis, qui amène une sorte de légèreté même si en y pensant bien, son personnage n'a rien de drôle. Il vit seul, n'a personne, n'arrive même pas à coucher avec une prostituée et ne peut même pas avoir un chat chez lui à cause de ses allergies. En gros, sa vie craint, elle craint vraiment et c'est sans doute une des raisons qui font que son personnage est si captivant. Ça et puis aussi l'interprétation de John Turturro qui est génialissime. 

En y pensant, je me dis que j'aimerais beaucoup qu'il y ait une saison (ou un spin-of) sur lui car même si l'épisode 8 sonne la fin de l'intrigue développée depuis l'épisode 1, il serait tout à fait possible de retrouver John dans une suite, même si je pense que ça n'arrivera pas - dommage. 

J'ai bien aimé aussi Dennis Box (Bill Camp) dans le rôle du flic. Son personnage est intéressant mais malheureusement son exploitation est inégale, il prend sa retraite et donc disparaît peu à peu jusqu'à son véritable retour dans le dernier épisode. Le doute qui le torturait malgré tout n'a pas disparu et il recherche toujours qui peut être le coupable si jamais ça n'est pas Nasir. Mais voilà qu'il aurait fallu explorer son personnage plus en profondeur et de manière plus uniforme. 

Le personnage de Nasir est vraiment intéressant mais au final, je suis plutôt mitigé. J'ai un peu le sentiment qu'on ne connaît jamais réellement son identité, qu'on ne sait pas s'il est coupable ou non. La certitude qu'il ne l'est pas dans les premiers épisodes est bien présente, mais pourtant la suite de la saison s'évertue à nous faire douter. 
Son évolution est trop brusque. De petit fils gentil, il devient un de ceux qu'il faut éviter en prison parce qu'il est lié au big boss, il tombe dans le "gang" trop rapidement, il met de côté sa moralité trop facilement au profit de quoi ? Quelques tatouages, un téléphone portable et une cellule. C'est trop soudain, trop peu réaliste pour qu'on puisse croire à ce détournement à 180°.
Et puis, en dehors de la prison, petit à petit, son image de garçon parfait se retrouve entachée, il vendait de la drogue à son école, il s'est plusieurs fois battu aussi, alors finalement on en vient à se demander, est-il aussi sympathique qu'on a voulu nous le faire croire ? Quel est le vrai du faux ? Et si, contre toute attente, il l'avait bien tué même "sans faire exprès" ? 

Et ce doute plane, il reste présent jusqu'à la fin de la saison et même après. On n'a pas la réponse, tout comme Nasir ne l'a pas non plus. La question qui nous turlupine durant huit épisodes ne trouve pas de réponse, tout ce dont nous avons droit est le doute. 

L'épisode 8 qui dure une heure trente contient la séquence tant attendue, le moment décisif, celui du procès de Nasir. Moment à la hauteur de mes espérances avec John qui prend le relais au dernier moment, John qui doit lui-même s'occuper de conclure - jusqu'ici, c'était Chandra qui parlait devant le jury. C'est un moment très fort que cette scène où ce "petit" avocat tente le tout pour le tout pour sauver son client, pour démontrer qu'au fond, on ne sait pas, que ça pourrait être quelqu'un d'autre, mais que la police et le procureur se sont évertués à condamner Nasir sans même chercher à côté. On ne sait pas, et c'est les larmes aux yeux que John conclut. 

Série plutôt complexe, The Night Of explore les failles du système judiciaire aux Etats-Unis - comme  beaucoup de séries américaines, ces derniers temps -, mais elle nous parle aussi du racisme puisque Nasir est d'origine pakistanaise (il faut d'ailleurs insister sur le fait qu'il n'a jamais mis les pieds au Pakistan et que tout ce qu'il connaît, c'est Jackson Heights) et directement, lui et sa famille sont rejetés de leur communauté, mais également des autres, ils sont rejetés de tous. C'est également un moyen d'en apprendre plus sur le milieu carcéral et de le dénoncer avec par exemple ces gardes qui se font soudoyer par les détenus ou encore, signaler les méfaits de la drogue avec tout d'abord Andréa et Nasir qui en consomment dès le premier épisode, mais aussi Nasir qui tombe dedans en prison et en ressort toxicomane. 

Peu importe la résolution au final, peu importe si Nasir sort ou non de prison puisque la justice n'a pas réellement fait son travail, elle n'a pas su juger et elle a brisé la vie de Nasir mais aussi celle de sa famille. Son père a perdu son entreprise de taxi, sa mère s'est fait virer et doit désormais accepter n'importe quoi, mais c'est surtout Nas, dont la vie était pleine de promesses et qui se retrouve écarté, catalogué, c'est une vie réduite à néant par la violence, par la prison, par la drogue. 

C'est avec une scène pour le moins obscure que se conclut presque ce dernier épisode : Nasir fumant sa poudre là où il était venu boire un coup accompagné d'Andréa. 
Mais c'est une dernière scène encore plus fataliste qui s'impose à nous avec John qui, chez lui, reçoit un coup de fil et on ne peut qu'imaginer la suite, quelqu'un s'est fait arrêter, quelqu'un a besoin d'être représenté, coupable ou non, sa vie est désormais détruite. 


Il n'y a encore aucune info concernant la saison 2, mais si j'ai bien compris, si celle-ci voit le jour ce ne sera plus du tout les mêmes personnages ou la même histoire puisque c'est une série d'anthologie. 









samedi 10 septembre 2016

Le Coin des libraires - #31 La Fille du train de Paula Hawkins

Depuis l'année dernière que j'en entends parler de ce roman, il était temps que je m'y mette ! Je ne pensais pas vraiment le lire un jour, ça n'était pas vraiment dans mes projets, on va dire. 
Je l'ai vu passer des dizaines et des dizaines de fois lors de mes excursions en librairie haha et pourtant même si j'avais un peu envie de le lire, je ne l'ai jamais acheté. 

Il a fallu que j'attende cet été, une occasion que je ne pouvais pas laisser passer pour me le procurer. Une fois en ma possession, j'ai terminé mes lectures en cours et je me suis plongée dedans ! 
Bon, autant dire qu'il n'a pas fait long feu et que je l'ai rapidement lu, même si j'ai essayé de me contrôler pour ne pas le finir trop rapidement. 

"Vivre comme je le fais, c’est plus difficile l’été, avec ces journées si longues, si peu d’obscurité où se dissimuler, alors que les gens sortent se promener, leur bonheur est si évident que c’en est presque agressif. C’est épuisant, et c’est à vous culpabiliser de ne pas vous y mettre, vous aussi."
Paula Hawkins, La Fille du train


Résumé édition Sonatine 

Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

Avec La Fille du train, Paula Hawkins tente de toucher un public relativement large puisqu'on ne va pas se mentir, beaucoup de monde emprunte le train ou même encore le métro, le bus - ce qui est mon cas. On le sent dans ce préambule, cette page destinée aux lecteurs et où l'auteure nous explique ce que va être son livre : un roman de voyeur. 
Néanmoins, on se rend rapidement compte qu'elle cible également un public en particulier, un public féminin. 
Oui, puisqu'on va suivre trois voix différentes, trois vies différentes qui auront bien sûr des points en commun mais surtout qui sont toutes les trois des femmes. Sur la base d'un avis personnel, je ne serais vraiment étonné d'entendre que beaucoup d'hommes ont été rebutés face à cette histoire par le simple fait que tous les évènements soient racontés par le point de vue de femmes. 
Personnellement, évidemment que j'ai beaucoup aimé cet aspect même si j'avoue, j'aurais aimé avoir un dernier chapitre du point de vue de Scott, mais bon tant pis pour moi. 

On va donc suivre un personnage en particulier, celui de Rachel, à l'aube de la trentaine - si je me souviens bien ! - qui est alcoolique, ce qui pose un vrai problème quand ça a détruit ton mariage et que ça a été le motif de ton renvoi. Complètement paumée dans sa vie, Rachel vit chez une "amie" de la fac, Cathy, à qui elle n'a pas dit qu'elle avait perdu son emploi alors elle garde la face, tous les matins et tous les soirs, elle prend le train direction Londres, comme si elle allait travailler, sauf qu'elle tourne en rond. 
Rapidement, on va sentir la fascination de notre protagoniste pour une maison en particulier, celle quasiment à côté de ce qui était sa propre maison avant de divorcer de Tom qui l'a trompé avec Anna (une autre voix dans le roman). 

À côté du personnage de Rachel qui occupe plus de la moitié du roman, on va également suivre Anna qui est la nouvelle femme de Tom, celle pour qui ce dernier a quitté Rachel. Et on va aussi avoir le plaisir de suivre le personnage de Megan qui est la femme qui disparaît.

Ces trois femmes qui de prime abord n'ont rien en commun (excepté Rachel & Anna qui ont partagé le même conjoint) vont finalement se retrouver liées, elles vont chacune s'encastrer dans une autre pour former un puzzle dont nous n'aurons les pièces qu'à la fin, forcément. 

La Fille du train de Paula Hawkins aux éditions Sonatine.

Ces trois femmes sont complètement différentes, Rachel comme je le disais est une alcoolique dépressive qui n'a plus rien, qui vit au jour le jour et se repose encore et encore sur la bouteille. Elle rêve de sa vie perdue, de son Eldorado qu'était son mariage avec Tom, leur vie commune dans cette maison auprès de la voie ferrée. 
De son côté Anna vit pour sa famille, pour Tom mais surtout pour leur fille Evie. Son personnage est plus qu'antipathique, très clairement j'aurais aimé pouvoir lui mettre des claques tellement elle est suffisante et pathétique aussi. 
Enfin, Megan que l'on suit un an plus tôt - on commence à suivre Rachel le 5 juillet 2013 et Megan le 16 mai 2012 - n'est pas facilement discernable. On comprend dès le début qu'elle cache des choses et évidemment on se demande quoi et surtout si c'est ce qui a mené à sa disparition et puis bah, sa mort. 

La psychologique de ces trois femmes est bien travaillée, c'est, je dirais le gros point fort du livre, le fait que l'auteure ait réussi à nous exposer trois destins de femmes complètement différents et à les  réunir malgré tout. 
En revanche j'ai été un peu déçue par le passé de Rachel et Megan (on n'explore pas celui d'Anna ce qui m'a bien arrangé), leur même rapport à l'enfant. Enfin, j'ai trouvé ça un peu facile de faire en sorte que leur problème découle de la même chose : les enfants. 
Évidemment, ce n'est pas la même chose puisque Rachel a commencé à boire parce qu'elle n'arrivait pas à tomber enceinte et que Megan n'arrivait pas à accepter la mort de sa fille, surtout à arrêter de se sentir coupable puisque sa petite est morte par sa faute - en même temps quelle idée de prendre un bain avec son enfant et s'endormir dedans, fin bon. 

J'ai trouvé ces deux explications un peu dommage, un peu facile aussi, du genre "oh bah faut leur trouver des traumas, ce sont toutes les deux des femmes, oh bah on va parler des enfants tiens". Surtout qu'il ne faut pas oublier qu'Anna est mère, qu'elle a eu Evie avec Tom ce qui n'est pas sans rappeler à Rachel qu'elle, elle n'a pas été capable d'en donner à Tom.
Bref, l'utilisation des enfants a été pour moi à outrance, ce que j'ai trouvé un peu regrettable, bah oui, ce n'est pas parce que tu parles de femme que tu dois forcément parler d'enfant, mais bref.

J'ai beaucoup aimé l'obsession de Rachel pour le couple Scott/Megan, toute cette histoire factice à leur sujet, surtout quand l'on découvre par la suite que ça n'était pas du tout comme l'imaginait Rachel. J'ai trouvé intéressant le clivage entre la réalité et les apparences qui est bien travaillé jusqu'au bout.
Oui, au début on ne pense pas que Scott ait tué sa femme. Rachel l'a dépeint comme un bon mari, un homme aimant Megan, alors ça nous paraît inconcevable. Pourtant, au fur et à mesure des pages, on s'interroge, et pourquoi pas finalement ? après tout, ce que nous avons cru n'était que superficiel, rien ne nous dit qu'elle n'était pas une femme battue ou qu'il était un bon mari. 
L'auteure joue très bien sur ce tableau puisque vient le moment où Scott apprend que Rachel ne connaissait pas sa femme, où il la "séquestre" et la menace et là, on se dit qu'il aurait peut-être pu le faire en effet. S'ensuit un chapitre avec Megan, du soir où elle a disparu et où on apprend ce qu'il s'est réellement passé entre eux, où il l'étrangle quand celle-ci commence ses révélations. 

Seulement, le lecteur sait déjà à ce moment que ce n'est pas Scott qui l'a tué, le lecteur sait déjà qui est le vrai coupable. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne l'ai pas vu venir. 
En fait, j'ai eu tellement peur que ce soit Rachel qui l'ait tué et qui ne s'en souvenait plus que du coup je suis restée focalisée sur cette idée, je n'ai pas arrêté de me répéter que c'était elle, que si c'était ça, l'auteure ne s'était pas foulée et que c'était franchement bête. Et puis à un moment je me suis dit, et si c'était cette personne-là ? quelques pages plus loin, ma dernière idée s'est trouvée être la bonne et j'ai été rassuré, l'auteure s'en est bien sorti ! 

Rachel nous parle de son ex-mari comme de la perfection quand même, elle regrette tellement ces années de bonheur avec lui qu'on croirait qu'il est une sorte de Dieu qui l'a sauvé des enfers. Elle le "harcèle" lorsqu'elle a trop bu, elle n'arrive pas à s'en remettre, très clairement elle est incapable de tourner la page, même si lui n'a pas attendu qu'ils soient divorcés pour le faire. 
Tom est le genre de personnage dont on se méfie mais dont on ne se dit pas qu'il est le mal incarné, non, c'est juste un connard. En l'occurence, dans cette histoire, il est le mal incarné, il est pourri jusqu'à la moelle et prêt à tout pour que personne ne se mette en travers de sa route, que ce soit Megan, Rachel ou encore Anna. 

J'ai beaucoup aimé la fin parce que justement je ne l'ai jamais sérieusement soupçonné, je ne me suis jamais dit "bah oui, le voilà le coupable" et la surprise a été plutôt bonne je dois bien le dire même si une fois encore le motif me paraît bateau au possible : toujours une histoire d'enfant puisque Megan était enceinte. 

Pour ce qui est des dernières pages après la résolution, là aussi, j'ai été un peu déçu. Le périple de Rachel qui va visiter la tombe de Megan m'a paru un peu moyen et surtout, j'aurais aimé savoir ce qui allait se passer pour elle à présent comme pour Anna - même si je la déteste au plus haut point - ou encore Scott qui disparaît dans la nature ni vue ni connue. Mais voilà qu'on ne le saura jamais puisque les maisons sont vides et donc il n'y a plus rien à voir depuis le train. 

Je dirais que cette lecture a été plutôt addictive, un peu comme Rachel avec la boisson, j'ai eu du mal à m'en passer jusqu'à arriver au fin mot de l'histoire. J'ai aimé apprendre qu'en réalité Rachel n'est pas devenue "folle" à cause de l'alcool mais que Tom l'a manipulé tout du long. Voilà donc une héroïne qu'on ne peut que plaindre bien qu'elle ait été des plus embêtante à certains moments, lorsqu'elle ne voulait pas s'arrêter de boire même quand elle savait qu'elle devait arrêter. 
En plus d'être un roman qui recherche un coupable, La Fille du train est un roman sur le voyeurisme, sur les apparences trompeuses et aussi sur l'addiction, à recommander donc. 


"Et c’est tellement dur de se sentir responsable de quelque chose dont on ne se souvient pas. Alors je ne me sens jamais assez coupable. Je me sens mal, mais ce que j’ai fait, c’est… c’est en dehors de moi. C’est comme si ça ne m’appartenait pas vraiment."
Paula Hawkins, La Fille du train.







mercredi 7 septembre 2016

Bilan - #3 Août 2016

Comme pour le mois dernier (article de juillet ici), je vous retrouve aujourd'hui pour le bilan du mois d'août qui vient de se terminer ! 
Après réflexion, j'ai décidé de reprendre la même forme d'article que la dernière fois, ça me paraissait assez clair de cette façon. 

  • Littérature


10 livres ce mois-ci, chiffre relativement irraisonnable quand on sait que j'en ai acheté le double au mois d'août mais bon, je n'arriverai franchement pas à lire plus, ce n'est pas possible. Et encore, c'est parce qu'au mois d'août je n'ai pas fait grand chose, je n'ai pas été très occupé, les choses vont changer dès ce mois de septembre, c'est certain. 
J'ai déjà écrit un certain nombre d'articles au sujet de mes lectures du mois d'août, j'ai déjà publié celle sur Un dernier verre avant la guerre de Dennis Lehane & M pour Mabel d'Helen Macdonald dont je vais ajouter les liens plus bas. Pour ce qui est des autres lectures, certains articles sont en cours d'écriture, notamment sur le tome 1, Brisée de Teri Terry (il faut d'ailleurs que j'écrive aussi celle du tome 2 que j'ai terminé il y a deux jours) ou encore celui sur La Fille du train de Paula Hawkins qui devrait être le prochain article à paraître sur le blog - techniquement samedi prochain

Bon évidemment avec ce que je dis là on est loin des dix livres. Je ne compte pas parler de tous ni même écrire un article sur chaque. On peut voir sur la photo plus bas que j'ai lu des livres comme L'Odyssée d'Homère qui est tellement classique que je ne peux pas dire grand chose dessus si ce n'est que ça a été une excellente lecture, ce qui était sûr étant donné que j'adore la mythologie grecque.
 J'ai également lu une anthologie sur la poésie française au XIXè dont je ne vais pas parler non plus. 

J'ai aussi lu Le Cercle des poètes disparus de N.H. Kleinbaum que l'on m'a fortement conseillé et que j'ai beaucoup aimé, mais j'attends de voir le film pour pouvoir faire un article comparatif film/livre, surtout que pour une fois, c'est le film qui a donné lieu au livre. 

Et j'ai aussi lu deux autres livres dont je vais rapidement parler ici, il s'agit de 13 French Street de Gil Brewer et Un amour sous la Terreur de Dominique Legrand
Les deux sont des livres courts, que j'ai depuis pas mal de temps et que je n'avais pas pris le temps de découvrir. 

  • 13 French Street, Gil Brewer

Livre qui m'étais inconnu, je me souviens l'avoir acheté pour sa couverture que je trouvais jolie. 
13 French Street est le premier roman noir que j'ai lu. Je commence à être habitué au polar que ce soit nordique ou anglophone, mais je n'avais encore jamais lu de roman noir, ce qui est bête étant donné que j'aime beaucoup le genre film noir. 
Comme je l'imaginais, j'ai eu beaucoup d'images de films qui m'ont suivi tout au long de ma lecture. L'image de la femme fatale, femme négative est présente durant tout le récit, son personnage n'a pas été sans me rappeler celui de la femme dans les nombreuses adaptations de Le facteur sonne toujours deux fois ou encore Le faucon maltais de John Huston
C'est un roman court - il fait à peine plus de 200 pages - et efficace. L'histoire est atypique, j'ai beaucoup aimé la tension, l'atmosphère très lourde mêlée à l'ivresse de la boisson et surtout de la passion. Cette espèce de désir si fort que le protagoniste est comme aspiré par la femme fatale qui est clairement une garce. 

Une lecture très rapide donc - je l'ai lu en une journée - et surtout très agréable même si j'ai eu quelques problèmes avec la plume de l'auteur, mais bon, ça c'est un avis très personnel et surtout subjectif. L'histoire en elle-même est prenante, intéressante et même un peu énervante à certains moments. 


13 French Street de Gil Brewer & Le Cercle des poètes disparus de N.H. Kleinbaum


  • Un amour sous la Terreur, Dominique Legrand 

Ce livre, il m'a énormément fait penser au livre Le chevalier de Maison-Rouge d'Alexandre Dumas dont je parlais dans mon bilan du mois de juin. Il m'y a fait penser pour deux raisons qui sont toutes simples, les deux romans se situent à la période de la Terreur, moment très sombre dans l'histoire française et surtout, les deux se concentrent sur des personnages masculins qui tombent amoureux de la mauvaise personne, en quelque sorte. 
Dans Le chevalier de Maison-Rouge il s'agissait de l'amour de Maurice pour Geneviève. Le thème est repris dans Un amour sous la terreur puisque le protagoniste est également amoureux d'une femme, mais la situation est pire encore puisqu'elle est une aristocrate, qu'elle s'est fait emprisonner et donc qu'elle va devoir mourir à cause de son statut. 
Mais voilà que le protagoniste, révolutionnaire dans l'âme et surtout amoureux transi va faire tout ce qui est en son pouvoir pour qu'elle soit sauvée et puisse vivre sa vie. 

Je n'ai pas particulièrement aimé le revirement dans la personnalité de François (perso principal) qui au début est vraiment un révolutionnaire, il rêve de liberté, de justice surtout, pour son père qui s'est fait abattre sous ses yeux lorsqu'il était plus jeune. Mais voilà que sa route, du moins son tour de garde dans la prison dans laquelle il travaille va croiser la route d'une prisonnière qui n'est autre qu'une jeune femme qu'il a connue par le passé, lorsqu'il chassait avec son oncle pour pouvoir manger. Et va s'ensuivre une histoire amoureuse où du coup bah il suffit d'un regard pour que le gars oublie absolument toutes ses convictions, c'est un peu facile quand même. 
Après c'est vrai que c'est un récit qui fait 150 pages, donc évidemment il n'y a pas le temps de trop développer ni rien, mais ça n'empêche que passer 20 pages à faire pleurer dans les chaumières : oh c'est triste pour son père, c'est affreux ce qu'il lui est arrivé, il a bien raison de vouloir obtenir justice des aristocrates, etc. pour ensuite faire un virage à 180° sans autre raison que la vue de cette jeune femme, ouais, ça me semble vraiment trop facile. 
Pareil pour l'histoire un peu Roméo & Juliette, avec la fiole et tout, c'est franchement téléphoné quoi. Enfin c'est un peu trop simple, ça aurait pu être mieux exploité, d'après moi. 

Sinon, j'ai aimé en apprendre un petit peu plus sur le climat de cette époque, sur le fait que certains révolutionnaires se rendent compte que les choses prennent un tournant plutôt inattendu et surtout, pas voulu, comme le fait que les femmes et les enfants ne devraient pas être guillotinés aussi facilement ou même qu'il faut que les prisonniers aient un procès juste et non que l'arrestation signifie déjà la peine de mort. 
Finalement, quelle est la conclusion à retenir ? Qu'il n'était pas bon d'être révolutionnaire ? 


Un amour sous la Terreur de Dominique Legrand.



  • Mes avis en ligne : 






Bilan lectures d'août



  • Cinéma 

Les délices de Tokyo (2016), Naomi Kawase 


Au mois d'août, j'ai eu la chance de passer quelques jours dans une ville qui a mis en place des projections de film en plein air durant un mois. Un soir, c'était Les délices de Tokyo de Naomi Kawase qui est sorti au début de cette année 2016. 
J'avais eu très envie de le voir lors de sa sortie mais avec tous les films qui sortent et que j'aimerais voir, je n'avais pas réussi à y aller donc forcément quand j'ai vu qu'il passait en plein air un soir, j'ai eu envie de voir. 
Adapté du roman éponyme, je sais maintenant qu'il va falloir que je me procure le livre pour pouvoir comparer les deux et voir ce que je préfère. 
Les délices de Tokyo est absolument magnifique, c'est un film sur la vie en général, sur le fait de perdre goût à la vie justement. L'esthétique du film est très belle, très poétique avec énormément de plans d'arbres, de cerisiers en particulier, c'est toute une mise en scène sur le temps qui passe, sur les rapports entre les êtres, fin vraiment, j'ai adoré. 
Surtout que l'histoire ne s'arrête pas là puisqu'il ne s'agit pas seulement de suivre Sentaro le vendeur de dorayakis et son employé Tokue âgée de 70 ans, c'est aussi l'occasion d'en apprendre plus sur la condition des lépreux au Japon, sur leur sort et l'image de ces parias qui n'avaient pas le droit de se mélanger aux autres il n'y a encore pas si longtemps. 
Enfin voilà, tout ça pour dire que j'ai adoré ce film, que je le regarderai encore avec plaisir et surtout que maintenant, j'aimerais lire le livre, voir si celui-ci vaut tout autant le coup ou non - d'ailleurs si vous l'avez déjà lu, dites-moi ce que vous en avez pensé ! - 




Alors j'ai hésité à parler de Suicide Squad (de David Ayer) mais dans tous les cas je ne comptais pas en faire un article complet parce que je ne voyais pas l'intérêt. Je pense que tout a été dit et que ce ne serait que se répéter. Alors voilà ça commençait à faire vraiment longtemps que je l'attendais, comme tout le monde quoi. Et comme tout le monde aussi, bah, j'ai été très très déçue. Comment dire que je m'attendais à autre chose ? Ce que j'appelle autre chose, c'est par exemple un film sur de vrais méchants et non pas des méchants qui sont en fait des gentils (surtout Deadshot-Will Smith) ou encore que ces "méchants" aient une véritable identité et non pas seulement des flash-back pour qu'on ait pitié d'eux et donc qu'on les plaigne - en particulier Diablo cette fois. 
Enfin, pas besoin d'épiloguer, vous l'aurez compris j'ai été très déçu, mais pas seulement parce que le film est nul, qu'on soit bien d'accord, surtout parce que le film qu'on nous vend n'est pas celui dont on nous a fait la pub durant des mois et des mois. 
Suicide Squad = parfait exemple de film qui pâtit de sa publicité. 


Je n'ai pas écrit un seul article sur un film ce mois-ci tout simplement parce que tous les films que j'ai vus en août ne sont pas sortis ce mois-ci - excepté Suicide Squad -, et je n'ai pas vu de film qui m'ait vraiment donné envie d'écrire dessus. 



  • Série 



Contre toute attente, j'ai pas mal écrit sur les séries ce mois-ci, du moins j'en ai eu l'impression. Le mois d'août sonne généralement la fin des saisons qui ont commencé quand celles qui commencent à la rentrée se terminent. Comme je le disais déjà dans mon article bilan du mois dernier, j'ai débuté pas mal de nouvelles séries cet été et la plupart viennent de se terminer. 
Bon mis à part mes trois articles publiés sur des séries, je vais vous parler aujourd'hui de deux autres séries dont je n'ai pas du tout parlé sur le blog, mais que j'ai pourtant regardées et plus ou moins aimé. 

La première, il s'agit de The Living and The Dead d'Ashley Pharoah diffusée sur BBC One et qui comptait seulement 6 épisodes. Même si les six épisodes sont sortis en même temps, j'ai pris mon temps pour ne pas tous les regarder dans la foulée mais plutôt les voir à mon rythme. La saison commençait vraiment bien, dans une atmosphère très agréable, mais malheureusement, ça dégringole au fur et à mesure. 
L'épisode 1 est bon, mais les suivants n'ont pas de logique directe avec le premier, les histoires "surnaturelles" se croisent sans jamais s'emboîter, ce que j'ai trouvé plutôt dommage parce qu'il faut quand même pas mal attendre avant de pouvoir lier les choses entre elles. 
J'ai trouvé un peu bateau le fait que tout soit lié au fils mort de Nathan (protagoniste), du coup, dès le premier épisode on s'interroge et il s'avère qu'on a raison depuis le début donc. 
Ensuite, c'est dommage qu'il n'y ait pas de saison 2 parce que clairement le sixième et dernier épisode est incompréhensible ! On passe cinq épisodes dans une Angleterre de pré-industrialisation (fin des années 1880) avec des paysages très beaux, très naturels aussi du coup et voilà que le dernier épisode nous amène à notre époque, à l'heure d'aujourd'hui et c'est vraiment étrange, enfin je n'ai pas compris l'utilité de cette sorte de possession familiale qui s'étend sur plusieurs décennies du coup. Surtout, c'est le fait qu'on nous le balance comme ça que je n'ai pas trop aimé. Pour une saison en six épisodes, il fallait au pire découper la saison en deux parties et non pas faire juste le dernier épisode sur notre époque, ce n'est pas assez. 
En soi, le dernier épisode n'est pas trop mal, mais tellement de choses changent qu'on peine à y croire, c'est trop tard, il aurait fallu nous laisser cette piste depuis le début et non pas nous enliser dans une histoire du XIXè siècle si c'est pour finalement se concentrer sur une histoire contemporaine. 
La fin pose trop de questions auxquelles nous n'aurons jamais de réponse puisque la série n'a pas été reconduite pour une saison 2 mais ça, personne ne pouvait le savoir lors de l'écriture ni même du tournage. 




Très rapidement maintenant je vais parler de la série Stranger Things de Matt & Ross Duffer  qui a fait un carton cet été. D'un point de vue personnel, je dirais que globalement HBO est la chaîne la mieux placée en terme de série, mais ces dernières années, depuis le succès fracassant d'Orange is the New Black, on ne peut pas dire que Netflix soit mauvais pour les séries, bien au contraire même, je ne compte plus le nombre de séries absolument géniales qui viennent de cette plateforme.
Pour ne pas déroger à la règle, Stranger Things fait partie de ces séries que l'on adore regarder, que l'on aime découvrir parce qu'elles ont ce petit plus, elles ont ce quelque chose qui font d'elles des films de plusieurs heures et non plus seulement des séries. 
Bien que très contraignant dans son format pour la mise en scène, la série permet de créer vraiment un espace et une situation qui soit plus aboutie qu'un film de deux heures par exemple. C'est ce que j'aime dans la série en tant que telle, qu'on puisse apprendre à connaître les personnages à notre rythme, qu'on puisse les découvrir petit à petit. 
J'ai adoré suivre cette petite bande de garçon - + Eleven - dans Stranger Things, j'ai adoré le scénario, j'ai adoré la réalisation ainsi que le jeu des acteurs, bref comme quasiment tout le monde, j'ai trouvé cette série à la hauteur de mes espérances, tout simplement. 
En à peine deux jours où j'ai vu les huit épisodes je peux dire que je suis déjà pressée de voir la suite, de voir ce qu'il va arriver à nos petits héros et plus que tout, si Eleven va revenir - même si vu comment l'actrice Millie Bobby Brown a crevé l'écran, il me paraît peu probable qu'elle ne fasse pas son retour. 

  • Mes avis en ligne : 










Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...