lundi 10 octobre 2016

Série du moment - #15 American Gothic

Série diffusée cet été sur CBS, American Gothic de Corinne Brinkerhoff peut sembler relativement simple de prime abord. En effet, après le visionnage du premier épisode, on sait deux choses vraiment importantes, la première est que l'on a retrouvé une ceinture liée à une affaire irrésolue depuis vingt ans, celle du tueur aux clochettes d'argent (Silver Bells) et également que la famille Hawthorne, famille fortunée de Boston a définitivement quelque chose à se reprocher quant à cette affaire. 

Alors oui c'est vrai que ce scénario est un peu simpliste, c'est quelque chose de vu et revu et bien évidemment le but est de se démarquer de tout ce qui a été fait auparavant. 
Est-ce qu'American Gothic a réussi ce défi ? Oui et non. 

Comme dit plus haut, on va suite la famille Hawthorne durant treize épisodes, famille influente de Boston qui vit dans son grand manoir à l'abri de la misère. Dès le premier épisode tout est lancé donc avec cette révélation sur ce tueur en série qui a sévi quasiment deux décennies auparavant, histoire que l'on sait forcément liée à cette famille. La ceinture retrouvé et qui réouvre l'enquête provient d'un pont qui s'est écroulé et qui a été construit par Mitchell Hawthorne (Jamey Sheridan) patriarche de la famille. 
Parallèlement à cela, on apprend qu'une des filles Hawthorne, Alison (Juliet Rylance) est en courses pour devenir maire. Durant l'un de ses speech, son père fait une crise cardiaque et est hospitalisé. Cette hospitalisation permet de faire resurgir l'aîné de la famille, Garrett (Anthony Starr) qui s'est volatilisé un peu après le dernier meurtre du tueur aux clochettes, une coïncidence ? forcément que non. 

Cet épisode d'American Gothic est très dense, on en apprend vraiment beaucoup, du moins suffisamment pour poser un postulat de départ qui tient la route, le temps de découvrir partiellement tous ces personnages que l'on va suivre durant treize épisodes. Bien évidemment on en sait peu sur chacun d'entre eux à ce moment, déjà parce que ce n'est pas en seulement quarante minutes que l'on peut connaître la vie de quelqu'un de long en large, mais aussi parce que la famille est quand même constituée de sept personnes, les deux parents - même si le père ne compte pas trop étant donné qu'il est présent que dans le premier épisode... - les quatre enfants et le fils de l'un d'eux. 

Néanmoins, dès ce premier épisode, on sait que quelque chose cloche avec cette famille, que l'un d'eux est sûrement ce tueur recherché durant toutes ces années, c'est en tout cas ce que l'on veut nous faire croire. 
Le reste de la saison va s'évertuer à nous faire suspecter tous les membres de la famille, chacun leur tour, même si le plus souvent les doutes se portent sur Garrett et sur Cam (Justin Chatwin) et puis bah forcément sur la mère (Virginia Madsen) qui ne peut être que coupable tellement elle semble perfide et vicieuse. 


Tous les personnages sont des stéréotypes ce qui est plutôt dérangeant au début. Il y a la mère qui cache des choses en tout cas qui n'est jamais véritablement honnête et qui est dangereuse comme on peut le voir dès le premier épisode. 
C'est l'aîné, Garrett, qui, ne supportant plus la vie luxueuse de sa famille a décidé de s'en aller sans prévenir personne et de vivre dans la forêt avec absolument rien. Puis, c'est Alison véritable politique qui ne rêve que d'une chose : devenir la première femme maire. Ensuite, c'est Cam, véritable junkie qui est le père de Jack (Gabriel Bateman) un enfant relativement insensible qui va aller jusqu'à couper la queue du chat de leur voisine pour voir si celle-ci bougeait encore, pour voir les tissus et ce genre de choses. Enfin, c'est Tessa (Megan Ketch) la cadette, petite femme fragile et douce qu'il faut protéger. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si elle est mariée à un inspecteur de police, ce même inspecteur qui sera sur l'affaire du tueur aux clochettes. 

Dis comme ça, les personnages semblent sans intérêt et pourtant ! Garrett est celui que j'ai préféré avec Cam. Déjà parce qu'ils sont ceux que l'on soupçonne le plus et pas une fois je me suis doutée de la tournure que prendraient les évènements. L'explication sur le départ de Garrett n'est pas du tout celle à laquelle je m'attendais, pas plus que sa motivation pour rencontrer la fille de la dernière victime du tueur aux clochettes. Et puis, plus que l'homme qui a sa famille en horreur, on peut à la fin de la saison saisir toute la mesure de ses choix, de ce qui l'a motivé à prendre ces décisions et en particulier celle de s'en aller. 
En y pensant, le personnage de Cam évolue peu au fil des épisodes, mais dans le dernier, enfin dans le double épisode (12 & 13) c'est un peu pareil, son rôle dans l'histoire du tueur est tellement invraisemblable que l'on ne peut qu'être triste pour lui. 

J'ai bien aimé le personnage d'Alison également, son personnage se révèle au fur et à mesure. Au début elle paraît tellement innocente qu'on ne peut pas la suspecter, elle n'a pas pu faire ça. On se dit que la seule chose qu'elle cache, c'est son homosexualité, sa liaison avec la femme chargée de campagne mais jamais elle aurait été capable de commettre un meurtre, du moins d'être la complice du tueur. Et puis, on se dit ensuite, pourquoi pas ? Et on repousse l'idée, se rendant à l'évidence que non, ça ne colle pas. Mais pourtant, le dernier épisode nous permet aussi de voir son visage au grand jour, de voir qu'elle a compris qui était ce fameux complice mais qu'elle l'a gardé pour elle, quitte à sacrifier quelqu'un. Sa mère devait y passer, alors elle a en quelque sorte était complice du complice dans ce dernier meurtre. Ça, je ne l'ai pas vu venir, mais alors pas du tout ! 

Le personnage de Tessa, je n'ai pas grand chose à en dire, il m'a plus ennuyé qu'autre chose. Je n'ai pas trouvé son personnage véritablement utile, elle est et reste jusqu'au bout la cadette, l'innocence même qui n'est pas capable de se souvenir qu'elle a poussé quelqu'un dans les escaliers quand elle était plus jeune, voilà. 

American Gothic est pour moi une bonne série thriller de l'été, quelque chose de léger, de tout public. Jamais on aura vu une goutte de sang, jamais on aura assisté à une quelconque scène de réelle violence - excepté peut-être lors de ce flash-back où Garrett se souvient de son affrontement avec le tueur. 
Le suspense est présent jusqu'au bout et surtout la série réussit son tour de force : faire en sorte que les spectateurs créent toute sorte de théories farfelues quant à l'identité du tueur et de son complice, quant à ses motivations. Ça m'a parfois fait penser à une partie de cluedo avec cette grande maison, ces escaliers qui ont une place importante dans l'histoire quand on y pense et surtout, dans cette volonté de suspecter individuellement chaque personnage, d'analyser leur mobile, leur comportement. 

Par-dessus tout, on reste ans le flou jusqu'au bout, personnellement, j'ai trouvé l'idée du tueur superbement trouvée, cette vérité s'encastre parfaitement avec toutes les informations qui nous ont été données et pourtant, on ne voit rien, en tout cas je n'ai personnellement rien vu et c'est seulement quelque minutes avant la révélation que j'ai compris toute la supercherie. Comme voulu, l'identité du complice reste secrète jusqu'au dernier épisode et quel épisode ! Je l'ai trouvé très bon parce que même à ce moment les personnages agissent d'une manière que l'on n'aurait pas pu suspecter, je pense essentiellement à Alison qui m'a laissé pantoise quand l'on voit le rôle qu'elle a joué dans le dénouement de cette histoire. 

Durant ce double épisode qui est venu conclure la saison, je me suis dit qu'il n'y aurait sûrement pas de saison 2, que je ne voyais pas comment il pouvait y en avoir une à moins que ce soit une série d'anthologie - il commence à y en avoir un peu trop à mon humble avis - et une fois encore je me suis trompée, enfin, j'ai été trompé et la fin de cet épisode, la dernière scène nous amène à penser le contraire car, même si l'on connaît l'identité de ce complice, celui-ci n'a pas été capturé. 

J'ai aimé cette série pour son scénario, pour le fait que le spectateur se retrouve perdu au milieu de suspects plus coupables les uns des autres sans jamais vraiment suspecter la bonne personne. J'ai aimé la plupart des personnages que j'ai trouvé intéressant, en particulier Jack qui, même s'il fait un peu psychopathe pour un enfant d'une dizaine d'années, il m'a beaucoup amusé. 

American Gothic est une série sans prétention, une série de l'été qui ne se revendique pas comme la série de l'année, mais qui se laisse regarder avec un certain plaisir et, si saison 2 il y a, je serai probablement au rendez-vous. 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury

Quand le varou m'emportera je m'endormirai dans le ciel de tes yeux. Sous les auspices de Jean de La Fontaine, Adeline Fleury nous ...