samedi 6 janvier 2018

Le Coin des libraires - #80 Rue Sans-Souci (#4 Harry Hole) de Jo Nesbø

C'est dans la continuité de Rouge-gorge que Jo Nesbø a écrit Rue Sans-Souci. D'une taille un peu pareil au volet précédent - 600 pages environ - on est de nouveau propulsé dans une histoire véritablement intéressante, mais qui met du temps à se mettre en place. 

J'avais très envie de lire ce tome, en particulier à cause des événements survenus dans Rouge-gorge, événements qui ne trouvent pas encore de résolution. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est dur de connaitre l'identité d'un meurtrier quand les personnages n'en ont absolument aucune idée ! 


Rue Sans-Souci… Drôle d’adresse, lorsqu’on est flic, pour trouver dans un appartement d’Oslo le cadavre de la femme avec laquelle on vient de passer la nuit. Surtout si on ne se rappelle rien… Conscient qu’il pourrait devenir le principal suspect, Harry Hole décide d'enquêter secrètement, même s’il est officiellement chargé d’une autre affaire : un hold-up qui a mal tourné lorsque le braqueur a abattu une employée pourtant obéissante. Ses collègues évoquent un simple dérapage, mais Hole conclut à un meurtre. Deux crimes insolites à résoudre pour l’inspecteur norvégien, alors qu’une question le tourmente : et si quelqu’un tentait de le piéger?



Comme je l'ai dit, j'ai mis un peu de temps avant d'entrer dedans. À vrai dire j'étais tellement obsédée par le mort d'Ellen, par le fait que le coupable n'ait pas été trouvé que j'ai eu du mal à accepter le fait que sa mort n'était pas à l'ordre du jour. 
J'ai dû prendre mon mal en patience et accepter le fait qu'on allait suivre une autre enquête - enfin même plusieurs autres - avant de revenir à celle-ci. C'est pour cette raison que j'ai eu du mal au début, et aussi parce que cette histoire de braquage qui s'est terminé en meurtre ne m'a pas plus emballé que ça. 
C'est à partir de la mort d'Anna que je suis véritablement rentrée dedans et qu'ensuite, les pages se sont tournées toutes seules. 

J'ai apprécié le fait que différentes enquêtes soient mêlées, que de prime abord elles n'aient rien en commun, ce qui est le cas, elles n'ont rien en commun si ce n'est le personnage de Raskol qui m'a beaucoup intrigué d'abord et que j'ai fini par trouver vraiment attachant - je pense que ce n'est d'ailleurs pas normal que je trouve un criminel attachant, mais bon. 

Il est vrai que toute l'enquête par rapport au braquage de banque ne m'a pas particulièrement fascinée, j'ai bien aimé la suivre mais j'avais une petite idée du coupable, idée qui s'est avérée être la solution, alors forcément, ça m'a un peu déçue. En revanche, cette enquête permet d'insérer un nouveau personnage, celui de Beate que j'adore, voilà il faut le dire. 


Rue Sans-Souci de Jo Nesbø, éditions Folio.


Malheureusement, Beate passe surtout pour la remplaçante. Il faut remplacer Ellen qui est partie mais qui n'est pas oubliée - sa mort est toujours présente. Harry ne l'a pas oublié même si ça reste très secondaire dans ce volet. En réalité, Beate a énormément à offrir, tout son passif avec son père, mais aussi son efficacité, enfin c'est en grande partie grâce à elle si Harry n'a pas terminé en prison après ce qu'il s'est passé avec Anna. 

Je disais dans mon article sur Rouge-gorge qu'il y a toujours un mort dans l'entourage d'Harry et je ne me suis pas trompée, dans ce volet aussi il y a un mort dans son entourage, jamais ça ne s'arrêtera, Jo Nesbø a-t-il décidé de donner la mort à au moins une connaissance de son protagoniste dans chaque tome ? Non parce que là il est franchement bien parti pour ! 

C'est en grande partie grâce à Beate si j'ai tant aimé cette enquête et j'aurais aimé qu'on suive plus souvent son point de vue. L'auteur nous donne l'esquisse de son personnage, un personnage intelligent mais profondément fragile et c'est dommage qu'on en sache pas plus. En réalité j'aurais juste trop aimé qu'elle dise à Harry qu'elle a vu Waaler avec une femme le soir de la mort d'Ellen, mais il faut que je sois patiente, ça arrivera sûrement à un moment, enfin j'espère ! 

Comme je le disais plus haut, j'ai bien aimé le personnage de Raskoll, j'ai aimé toute l'histoire par rapport aux gens du voyage, mais aussi cette histoire de famille qui nous est racontée. J'ai d'ailleurs pu apprendre que gadjo signifie "non tzigane" pour les tziganes, chose que je ne soupçonnais absolument pas ! 
C'est donc toute l'intrigue par rapport à Anna qui m'a plu, mais j'ai eu des doutes dès qu'elle a évoqué sa grande oeuvre, son chef-d'oeuvre en rapport à Némésis, j'ai eu des doutes et puis je me suis persuadée que je me trompais et puis je me suis rendue compte que je ne m'étais pas trompée... 
Bon, ça arrive de trouver, c'est un peu embêtant c'est vrai, mais ça n'a pas gâché mon plaisir de lecture et c'est le plus important. 


Ça a donc été une autre bonne enquête, un autre volet où j'ai pris du plaisir à suivre Harry. Question appréciation, il est un peu en dessous de Rouge-gorge qui m'avait captivé grâce à tout ce parallèle avec la Seconde Guerre mondiale et puis aussi avec la mort d'Ellen, mais sinon, j'ai passé un excellent moment de lecture, j'ai pris du plaisir à découvrir le passé d'Anna, à faire la connaissance de Beate et puis, bah forcément à suivre Harry qui reste un de mes personnages de roman policier favori. 


"Tous les matins, il s’était réveillé en pensant qu’il avait à présent bien dû prendre l’habitude de tomber, que la peur avait bien dû lâcher prise, l’issue était connue, la douleur déjà subie. Mais il n’en était pas ainsi. Il s’était mis à attendre avec une impatience croissante de toucher le fond, le jour où il pourrait en tout cas cesser d’avoir peur. Et maintenant qu’il voyait le fond sous lui, sa peur n’en était que plus intense."

Jo Nesbo, Rue Sans-souci.





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